A la recherche du geste parfait
Marc Jonin fait partie des meilleurs freestyleurs du pays et sera aux mondiaux à la fin août à Prague
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28 juin 2019 à 21:00
Football freestyle » Tout le monde a déjà vu à la télévision un homme ou une femme jongler avec un ballon de manière artistique. Passant le cuir entre ses jambes, sur sa tête, son dos, le bloquant contre son épaule, le tout sans qu’il ne tombe. Impressionnant, n’est-ce pas? Mais ce n’est pas la moitié de l’effet que cela peut créer de voir «en vrai» une personne freestyler, car tel est le terme francisé. L’expérience a été réalisée avec Marc Jonin, habitant de Farvagny de 23 ans et, surtout, caresseur de ballon. Une passion qui l’a conduit et accompagné aux quatre coins du monde et bientôt aux championnats du monde qui se dérouleront à Prague à la fin août. A écouter le Giblousien, pour pratiquer son art, il suffit de pas grand-chose: un ballon, cela va sans dire, et beaucoup de persévérance. «Le freestyle, c’est rater mille fois un geste pour le réussir une fois», résume Marc Jonin.
Le Fribourgeois est passé assez naturellement des gazons traditionnels à l’ultratechnicité de sa nouvelle discipline. «J’ai suivi la formation footballistique typique dans le canton jusqu’au M16 du Team AFF, se rappelle-t-il. Déjà à ce moment-là, j’avais un coéquipier qui faisait des gestes et j’essayais de le copier.» Avec l’avènement d’internet, l’image a aussi mis son grain de sel dans la reconversion de Marc Jonin. «Quand j’ai découvert des vidéos de Ronaldinho et son joga bonito (le beau jeu, ndlr), cela m’a également motivé à aller plus loin dans le truc.» Depuis, les réseaux sociaux et ses stars ont supplanté les vedettes du ballon rond. La hiérarchie se lit en nombre d’abonnés sur Instagram et Youtube. Les Andrew Henderson et Séan Garnier ont pris la place de Ronaldinho dans le cœur des freestyleurs.
Inspiration hip-hop
Le Giblousien a continué encore un peu le football traditionnel, allant même jusqu’à intégrer la 2e ligue inter avec Farvagny. «J’avais 16 ans, j’étais sûrement un peu trop jeune. J’ai fait des passages dans des ligues inférieures avant de revenir à Pra-Novi, détaille Marc Jonin. Mais je crois que je n’étais plus trop passionné. Je n’avais plus la motivation d’aller à l’entraînement, d’être pris par les matches le week-end. Maintenant je suis uniquement dépendant de moi et voilà.» Avec le freestyle, il a trouvé sa voie: depuis trois ans il se consacre à fond à une discipline qu’il dit complète, faisant travailler son corps dans son ensemble, ceci à raison de deux à trois heures par jour. «La plupart des pratiquants viennent du football, c’est une sorte de suite logique. Mais il n’y a aucune obligation. Il suffit d’un coup de cœur pour se lancer.»
«Le freestyle, c’est rater mille fois un geste pour le réussir une fois»
Marc Jonin
A l’image du breakdance auquel le freestyle emprunte une grande partie de ses codes, les compétitions sont une rencontre entre deux athlètes. Une battle, comme on dit. Les freestyleurs se font face et chacun à leur tour répond à l’autre, trois fois chacun. «Pendant longtemps je préparais des suites de mouvements à l’avance, mais j’ai remarqué que cela manquait d’originalité, admet Marc Jonin. J’ai des gestes que je maîtrise donc je vais les placer, mais le truc est avant tout de s’adapter à l’adversaire, de le contrer, faire les mêmes tricks, mais mieux que lui.»
Le rêve olympique
Trois juges sont là pour noter la prestation. Un s’occupe de la difficulté des mouvements, un autre de la fluidité de la composition et le dernier du dynamisme et de la musicalité.
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