Le Groupe Grisoni a 75 ans. «Anticiper et rester flexible»
Le groupe Grisoni a fêté ses 75 ans cette année dans une conjoncture particulière pour la construction
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8 septembre 2022 à 19:10
Interview » Il y a trois quarts de siècle, Angel Grisoni et Jean Zaugg fondaient leur entreprise Grisoni, Zaugg SA routes et travaux publics. En 2022, le groupe Grisoni est devenu un incontournable sur le marché romand de la construction. Avec près de 1300 employés, il compte 17 succursales en Suisse et possède neuf sociétés dans des domaines aussi variés que le génie civil, le bâtiment, la construction routière, les travaux ferroviaires, la déconstruction, les sciages et forages, la géothermie, les travaux spéciaux, l’entreprise générale et la construction bois. A la tête du groupe gruérien depuis janvier 2020, Louis Risse évoque les défis qui l’attendent.
Depuis trois ans, les crises se suivent. Comment gère-t-on un groupe de cette taille dans ces conditions?
Vie privée
Marié, trois enfants, La Roche.
Formation
Apprentissage de menuisier charpentier, diplôme de l’Ecole technique de la construction, maîtrise d’entrepreneur.
Parcours professionnel
Expériences à l’étranger dans les coffrages, conducteur de travaux et chef de projet pour Marti, directeur technique d’Antiglio durant sept ans, directeur général de Bernasconi SA durant deux ans et demi, directeur général de Grisoni depuis janvier 2020.
Hobbies
Moments en famille, ski, musique, cinéma.
D’abord il faut garder la tête froide, car nous sommes bombardés d’informations contradictoires. Et puis, il faut anticiper le maximum et rester flexible. Aujourd’hui, nous sommes en train d’élaborer notre plan d’économie d’énergie. En parallèle, nous regardons quels seraient les services qu’il faudrait absolument conserver en cas de délestage. Nous nous préparons tout en restant assez confiants. Le volume de travail est bon, les offres arrivent, les investissements sont toujours très forts dans les infrastructures en Suisse romande.
Si l’on revient aux mois passés et à la pénurie de matériaux, il a fallu trouver des chemins différents pour s’approvisionner. Je constate que nous avons pu obtenir tous les matériaux de construction en temps et en heure. Mais il a parfois fallu les payer deux ou trois fois plus cher. Nous avons eu davantage de difficultés à trouver des pièces de rechange pour l’entretien des machines.
Vous avez succédé à Pascal Doutaz, qui a tenu les rênes durant trente ans en développant massivement le groupe. Quelle est votre mission, Louis Risse?
Il est difficile de comparer les deux époques. Il y a eu une période expansive au travers de laquelle nos activités ont évolué en termes d’ampleur et de par leur diversité. A l’avenir, nous devons consolider notre structure. De plus, nous avons une responsabilité sociétale. C’est notre devoir d’entrepreneur, mais aussi d’être humain. Nous devons proposer à nos clients une prestation globale afin d’être très flexible et offrir des variantes plus respectueuses des ressources. Lorsque nous effectuons des travaux de la planification à la réalisation finale, nous avons davantage de possibilités de gestion des ressources qu’en étant un maillon de la chaîne.
Où voyez-vous le groupe dans dix ans?
Nous devons encore augmenter nos compétences techniques pour aller sur des ouvrages de plus en plus complexes. Dans ce sens, notre méthodologie de travail doit être perfectionnée. Nous devons aussi renforcer le recyclage des matériaux. Si la société veut effectuer ce virage écologique, il faut mettre en place des conditions-cadres le plus rapidement possible pour que l’économie privée puisse investir massivement et ainsi travailler de façon plus durable.
Vous faites allusion à votre projet de centre de recyclage de Sorens. Qu’en est-il?
«Il faut garder la tête froide, car nous sommes bombardés d’informations contradictoires»
Louis Risse
Nous avons le projet, il nous manque les autorisations. Pour cela, il faut l’approbation du Plan directeur régional de la Gruyère. Aujourd’hui, une petite quantité de matériaux recyclés est réintroduite dans les enrobés bitumineux par exemple. Mais le potentiel est gigantesque. A l’avenir, le volume des matériaux recyclés pourrait quadrupler par rapport à aujourd’hui.
Il n’empêche qu’être une entreprise de construction, ce n’est pas très vert. Comment assumer?
Nous sommes conscients de notre fort impact sur l’environnement. Mais notre bras de levier est énorme. Il y a des moyens de construire de façon plus responsable. En nous laissant par exemple la possibilité de recycler nos matériaux, mais aussi d’ouvrir des gisements locaux plutôt que d’importer.
Comme votre projet de gravière à Botterens. Faire du béton local, c’est plus écolo?
Travailler avec des matériaux à proximité de nos chantiers rend incontestablement l’utilisation du béton plus responsable. C’est le principe du circuit court. Lorsque la provenance des matériaux graveleux est plus lointaine, l’impact en est logiquement amplifié. Nous appuyons par ailleurs nos démarches et réflexions d’amélioration sur des études d’impact.
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