Proche-Orient. Des rebelles houthis revendiquent des attaques contre Israël
Les rebelles houthis au Yémen ont revendiqué des attaques au missile et au drone contre Israël, au lendemain de raids israéliens meurtriers sur des sites aux mains de ces rebelles dont l'aéroport de Sanaa où se trouvait le chef d'une organisation de l'ONU.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 00:53, mis à jour à 11:42
Dans un communiqué, les Houthis ont dit avoir tiré un missile en direction de l'aéroport de Tel-Aviv (centre d'Israël), lancé des drones vers la ville de Tel-Aviv et attaqué un navire en mer d'Arabie.
"L'agression israélienne ne fera qu'accroître la détermination du peuple yéménite à continuer de soutenir le peuple palestinien", ont-ils ajouté.
En Israël, l'armée a affirmé qu'un missile lancé depuis le Yémen avait été intercepté avant de traverser le territoire israélien. Des sirènes d'alerte ont été déclenchées dans le centre d'Israël en raison de la possibilité de chute de débris.
Les attaques des Houthis surviennent après des frappes israéliennes jeudi sur des sites contrôlés par les rebelles, dont l'aéroport de Sanaa, des bases, des centrales électriques et des installations portuaires ailleurs au Yémen, selon les insurgés qui ont dénoncé "un crime".
Six personnes ont péri au Yémen, dont quatre à l'aéroport de Sanaa, d'après les Houthis.
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, était à l'aéroport de Sanaa au moment du bombardement et a fait savoir sur X qu'il était "sain et sauf". Un membre de l'équipage de son avion a toutefois été blessé.
Selon l'OMS, M. Tedros se trouve toujours au Yémen.
Tour de contrôle touchée
Dans une conférence de presse, le vice-ministre des Transports dans l'administration rebelle, Fayçal al-Sayani, a précisé que les vols avaient repris vendredi à 10h00 locales (08h00 heure suisse) à l'aéroport de Sanaa.
Selon lui, l'attaque contre l'aéroport a eu lieu au moment où de nombreux passagers s'apprêtaient à embarquer sur un vol au départ de Sanaa et où un autre avion s'apprêtait à atterrir. "Les passagers ont été évacués conformément à un plan d'urgence."
La tour de contrôle a été "directement touchée" en plus de la salle des départs et des équipements de navigation, a-t-il ajouté.
Depuis 2022, seule la compagnie nationale Yemenia assure une liaison commerciale limitée à partir de l'aéroport de Sanaa, avec Amman comme principale destination. Entre 2016 et 2022, il n'accueillait que des vols humanitaires opérés par l'ONU.
L'armée israélienne a affirmé avoir ciblé jeudi "des infrastructures militaires utilisées par les Houthis à l'aéroport de Sanaa" ainsi que des centrales électriques et des sites militaires notamment à Hodeida (ouest), au lendemain d'attaques au missile et au drone des Houthis contre Israël.
Les rebelles, qui contrôlent de vastes pans du Yémen en guerre dont la capitale Sanaa, sont soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël. Ils font partie de ce que l'Iran appelle l'"axe de la résistance" face à Israël, qui regroupe aussi le mouvement islamiste palestinien Hamas, des groupes irakiens ou le Hezbollah libanais.
"Nous les traquerons"
Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, ils ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, en "solidarité" avec les Palestiniens.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti jeudi que son pays continuerait à frapper les Houthis.
"Nous sommes déterminés à couper cette branche terroriste de l'axe du mal iranien", a-t-il dit après avoir demandé à l'armée de "détruire les infrastructures" de ces rebelles.
"Nous allons traquer tous les dirigeants houthis (...) Personne ne pourra nous échapper", a menacé son ministre de la Défense Israël Katz.
La plupart des attaques houthies contre Israël ont été contrées ou n'ont provoqué que des dégâts matériels. Mais samedi dernier, un missile a fait 16 blessés à Tel-Aviv et en juillet, un civil israélien a été tué à Tel-Aviv par l'explosion d'un drone.
Israël a riposté par des frappes aériennes au Yémen, où les Houthis ont pris le contrôle de Sanaa en 2014 après une offensive fulgurante, déclenchant la guerre dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
Les rebelles s'en prennent aussi aux navires liés selon eux à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, malgré les frappes de représailles sur leur territoire également menées par l'armée américaine.