Une forêt surgie du fond des siècles
Vers la chaîne des Gastlosen, la forêt primaire du Lapé a poussé sur un chaos de blocs de calcaire
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4 août 2022 à 18:29
Histoires de la Terre (4/7) » Cet été, La Liberté part à la découverte de sites géologiques remarquables. Ceux-ci font partie de l’inventaire des géotopes qui sera publié d’ici à l’automne par le Service des forêts et de la nature de l’Etat de Fribourg.
Il ne manque que les filaments de brume autour des arbres moussus. Et éventuellement de grosses fougères, comme dans l’île du film Jurassic Park. Bienvenue dans la forêt primaire du Lapé, vers l’emblématique chaîne des Gastlosen, dans les Préalpes fribourgeoises.
Ce lieu est resté intact au fil des siècles, car il est trop difficile d’accès. «On lui a foutu la paix», résume avec espièglerie le géologue Luc Braillard, du Département de géosciences de l’Université de Fribourg. La forêt a aussi été protégée de la déforestation grâce au sol couvert de blocs de pierre, rendant toute création de pâturage impossible. Une particularité dans le canton. Suivez le guide. Ou plutôt les guides, étant donné que Luc Braillard est accompagné par l’ancien ingénieur forestier et actuel séminariste Jacques Doutaz, qui avait réalisé son travail de diplôme sur la forêt du Lapé lors de ses études à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Il y a aussi le jeune retraité Michel Mauvilly, ancien chef du secteur Pré- et Protohistorique du Service archéologique.
D’énormes éboulements
Depuis le parking du Petit-Mont, il faut une heure de marche pour atteindre la forêt. La bande vert sombre de 87 hectares sommeille au pied de la Dent-de-Ruth et de la Dent-de-Savigny. Après un parterre de fleurs et d’herbe arrosé de soleil, le défi commence: il faut d’entrée de jeu escalader un géant minéral. Le paysage change du tout au tout. Chaque mètre carré est parsemé de rochers dont les tailles varient entre petite et gigantesque. Un vrai labyrinthe. Et pour corser l’aventure, le sol est tapissé de buissons et d’un fouillis de végétation. On ne sait donc jamais si on va poser le pied dans un trou, sur la terre ou sur un rocher caché. La concentration est maximale.
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