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Canton

Le côté obscur de la lumière bleue

Invitée du Festival des lumières, la Commission internationale d’éclairage a informé des effets des LED

Les organisateurs du Festival des lumières de Morat assurent que leur usage des LED bleues est sûr.

 Nicole Rüttimann

Nicole Rüttimann

23 janvier 2020 à 02:01

Morat » Quels sont les risques pour la santé d’une exposition à la lumière de LED bleues? C’est sur cette question cruciale que s’est penchée l’Association suisse pour l’éclairage (SLG). Ses responsables, invités par le Festival des lumières de Morat, ont présenté mardi en conférence la prise de position de la Commission internationale de l’éclairage (CIE) sur «les effets de la lumière bleue». Un thème qui concerne le festival ouvert jusqu’au 26 janvier, qui a recours aux LED. Le public aurait-il des craintes à avoir? Non, leur usage étant cadré, assurent organisateurs et CIE. Mais l’exposition à des lumières bleues doit être surveillée, note Peter Blattner, président de la CIE et chef du laboratoire optique à l’Institut fédéral de métrologie.

Le bleu, couleur chaude

«Il faut distinguer LED et lumière bleue: les dommages photochimiques sur la rétine sont associés en général à une exposition à des sources de lumière blanche très vive, comme le soleil, les lasers ou les arcs de soudure. Ces effets ne sont pas liés aux LED en soi. La plupart des LED pour l’éclairage standard, blanches, ne posent aucun problème», assure-t-il.

En revanche, les LED bleues sont soumises à restriction. Car le risque de dommage dépend de la longueur d’onde. Or, son maximum se situe dans la gamme bleue du spectre du rayonnement optique. Plus une lumière comportera de bleu, plus il faudra réduire le temps d’exposition. Surtout pour les enfants, aux yeux plus sensibles: «L’œil n’a pas le réflexe de se fermer comme devant une lumière blanche», précise-t-il. Une fonction de pondération selon la longueur d’onde et des recommandations sur les limites d’exposition figurent sur le site de la Commission internationale pour la protection contre les rayonnements (ICNIRP). «Mais des mesures ont démontré que les limites d’exposition au danger aigu de la lumière bleue ne sont pas dépassées dans les conditions d’usage habituel», souligne la CIE.

Pour une exposition normale, il n’y aurait pas de preuve d’effet délétère. «Les niveaux d’exposition sont souvent plus bas que ceux auxquels nous sommes confrontés à l’extérieur lorsque nous regardons le ciel. Toute lumière blanche comporte une part de bleu. L’éclairage naturel va jusqu’à 100 000 lux contre 500 à l’intérieur. Pour un réel impact, il faudrait regarder fixement et de manière prolongée (40 secondes) une LED bleue très très intense, ce que personne ne ferait», note-t-il. Et si, au quotidien, «nous pouvons être exposés temporairement à de très forts niveaux de lumière et en accumuler chaque jour, sur une journée, l’exposition ne dépasse pas la limite de l’ICNIRP», selon la CIE. Mais il incite à la prudence en cas d’exposition continue et intense sur plusieurs jours.

Quid des événements utilisant des LED bleues? «Il faudrait que les visiteurs ne puissent pas voir directement dans le projecteur, si la lumière bleue est indirecte, il n’y a aucun souci», relève-t-il.

Mélanie Junod, porte-parole du festival, assure: «Nous veillons à illuminer les bâtiments, non les spectateurs. Dans le cadre où nous utilisons les LED, nous les considérons comme sûres.» Et de noter qu’il n’existe pour l’heure pas de technique équivalente pour les remplacer et qu’il s’agit d’une électricité verte. Durant le festival, 180 projecteurs sont utilisés consommant plus de 4460 kWh par soir. «C’est moins qu’un match de foot bien éclairé!»

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