Ces milliers de pins plantés en vain
Une étude met en lumière l’échec du recours aux arolles à la fin du XIXe siècle pour reboiser le canton
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Charles Grandjean
27 octobre 2021 à 16:57
Forêt » Pour les autorités de l’époque, cet arbre était voué à un grand destin. Elles en avaient fait planter plusieurs centaines de milliers de spécimens dans le canton, lors de la campagne de reforestation entamée dans la deuxième moitié du XIXe siècle. L’arolle, aussi connu comme pin des Alpes ou pin cembro, se fait pourtant discret de nos jours, avec moins de 8000 représentants dans nos Préalpes fribourgeoises.
Intrigués, des chercheurs fribourgeois ont tenté de décortiquer les raisons de cet échec. Yann Fragnière, Vincent Sonnenwyl, Benoît Clément et Gregor Kozlowski ont publié un article sur le sujet, paru en août dans la revue scientifique New Forests. Ils ont éclairé au passage un pan d’histoire méconnu de la gestion des forêts. Leur constat résonne comme une mise en garde à l’heure où d’aucuns voient dans les grands plans de reboisement la panacée pour atténuer les effets du changement climatique.
Conditions climatiques
«On aurait pu imaginer que ces arolles aient été exploités. Mais nous avons contacté des forestiers, des scieries: personne n’a jamais vu passer d’arolles exploités dans le canton de Fribourg», explique le biologiste Yann Fragnière, coauteur de l’étude, à propos de cette essence rare et appréciée des ébénistes, mais protégée par le canton depuis 1973. Pour lui et ses collègues, cela ne fait aucun doute: les pins cembro issus des plantations ont disparu naturellement.
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