Découverte à l’Université de Fribourg. Le cyanure, un gaz toxique indispensable à nos cellules
Des scientifiques de l’UNIFR sont parvenus à décrire les mécanismes qui poussent nos cellules à produire naturellement du cyanure d’hydrogène, avec à la clé des implications thérapeutiques importantes.
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ATS
Aujourd’hui à 14:03
Considéré comme toxique, le cyanure d’hydrogène est non seulement un gaz produit de manière endogène et naturelle par les cellules des mammifères, mais il joue également un rôle fondamental dans leur bon fonctionnement, a indiqué lundi l’UNIFR dans un communiqué.
Avec une équipe internationale, Csaba Szabo dévoile dans la revue Nature Metabolism les mécanismes à l’origine de la production de ce gaz et les conséquences sur la santé quand ce dernier devient trop abondant ou, au contraire, vient à manquer.
Grâce à des expériences menées sur des cellules humaines et sur des souris vivantes, les scientifiques ont pu observer que du cyanure d’hydrogène était systématiquement présent dans l’organisme. Ce phénomène, déjà connu chez les plantes et les bactéries, n’avait pas encore été mis en lumière chez les mammifères.
En ajoutant de la glycine à des cultures cellulaires, une augmentation de la production de cyanure d’hydrogène a été constatée: «Nous avons ainsi démontré que la glycine, un acide aminé présent dans notre corps, stimule la production de cyanure d’hydrogène dans certaines cellules, comme celles du foie», explique le chercheur, cité dans le communiqué.
Importance de la juste mesure
L’équipe de recherche a également constaté que la rhodanèse, une enzyme bien connue pour son rôle dans la détoxification du cyanure d’hydrogène, le transforme en une forme non toxique (le thiocyanate), ce qui protège les cellules d’un empoisonnement potentiel.
Selon les auteurs, la découverte et la compréhension de ces mécanismes de production et de régulation du cyanure d’hydrogène peuvent avoir d’importantes implications médicales. L’équipe a ainsi remarqué que les cellules survivent mieux à un manque d’oxygène lorsqu’une petite quantité de cyanure d’hydrogène est présente.
Pour Csaba Szabo, cette découverte pourrait contribuer à une meilleure prise en charge des victimes d’accidents vasculaires cérébraux. La compréhension du rôle de la glycine et de la rhodanèse ouvre également la voie à des interventions thérapeutiques pour d’autres pathologies.