A Farvagny, Daphné Ducrest construit des appartements destinés aux seniors
Daphné Ducrest construit six appartements destinés aux seniors à Farvagny. Elle porte ce projet seule, avec ses propres ressources, ce qui représente une démarche rare, comme le confirme le directeur de Pro Senectute, Emmanuel Michielan.
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27 novembre 2023 à 15:50
Gibloux » C’est un peu cache-cache. On entend le bruit de perceuses, mais les ouvriers ne sont pas visibles, travaillant derrière les murs d’un chantier pas comme les autres, sur les hauts de Farvagny. Six appartements de 2,5 et 3,5 pièces disposant d’un ascenseur et de terrasses de plain-pied seront destinés à des seniors. Venant d’une famille ouvrière originaire des lieux, Daphné Ducrest mène seule ce projet, baptisé L’Am’O, avec ses propres ressources.
La démarche est rare, comme le confirme Emmanuel Michielan, directeur de la fondation Pro Senectute Fribourg, qui offre des prestations individuelles aux personnes de plus de 60 ans domiciliées dans le canton ainsi qu’à leurs proches. Selon lui, ce sont plutôt les communes, de gros investisseurs, des caisses de pension, des coopératives ou encore des institutions publiques qui lancent de telles constructions, très souvent d’ampleur.
«J’ai beaucoup voyagé dans ma vie. En 2019, j’étais en séjour en Thaïlande, où j’ai attrapé une dengue hémorragique et j’ai failli mourir. Après cela, j’ai vu le monde autrement», explique l’habitante de Fribourg, qui a songé au terrain familial jouxtant la maison où vivent sa mère et sa sœur. Ce projet est aussi un hommage à son père, un «éternel inventeur» disparu trop tôt, dont il a fallu, le cœur serré, démolir le petit garage qu’il avait bâti sur la parcelle afin de laisser la place aux appartements.
Trouver les fonds
«J’avais toujours dit à ma mère qu’un jour, si je pouvais, je lui construirais une maison. Eh bien voilà, c’est fait, et elle pourra déménager un jour dans un de ces appartements. C’est aussi un peu l’œuvre de ma vie. Je laisserai des briques et du béton apparent, pour garder un aspect brut, afin que cela ressemble à ce que mon papa aurait pu faire», dit simplement la quadragénaire, dont la famille a compté des femmes de tête.
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