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Société

Plus d’une cartouche dans son sac

Après l’armée et les JO, Sandra Andrey-Kolly s’est lancé un autre défi: ouvrir son épicerie de proximité

Sandra Andrey-Kolly, assise dans le tea-room de son épicerie locale. © Jean-Baptiste Morel

Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

4 novembre 2023 à 18:05

Temps de lecture : 1 min

Alimentation » C’est inscrit dans sa nature, écrit sur son visage qu’un sourire ne quitte jamais. De temps en temps, Sandra Andrey-Kolly ressent le besoin de réaliser quelque chose d’exceptionnel, dans le sens pas banal. Au début de la vingtaine, cette envie de s’affranchir de la linéarité se concrétise par le service militaire. Et voilà que sur un coup de tête, la sommelière de formation aligne 33 semaines d’écoles de recrues et de sous-officiers. «Je ne le referai pas, même si, avec du recul, je me dis que l’expérience fut enrichissante. Elle m’a permis de me forger une bonne carapace.»

Une armure qui s’est avérée utile, vitale même, dans le bastion masculin qu’est le tir sportif, discipline dont elle est devenue six fois championne de Suisse. Un pays que la Singinoise de 49 ans a par ailleurs représenté aux Jeux olympiques de Pékin en 2008. «Du fait que j’ai été très vite plus forte que les garçons, on m’a toujours respectée.» Elle marque un temps d’arrêt et reformule: «On respectait mes résultats, ça c’est sûr. Moi, je ne sais pas! Un jour, un vieux monsieur, sans doute pas très content de voir émerger la nouvelle génération et une femme à sa tête, m’avait demandé si ma laisse était assez longue…» Expression germanophone qui sous-entend que la place de la femme se trouve derrière les fourneaux et nulle part ailleurs.

Circuit court

Au vilain goujat, nous ne disons pas bravo, mais merci. Et pour cause: sa bêtise nous offre une transition toute trouvée vers la dernière fulgurance de Sandra Andrey-Kolly. Qui puise justement son origine dans l’amour de la cuisine, «un endroit que j’ai toujours aimé», glisse en passant celle qui, en lien avec cet attrait pour le naturel et le fait maison, a ouvert le Marché du Claru à Pierrafortscha, en 2017. «Mon mari étant locataire du domaine, nous faisions depuis de longues années de la vente d’œufs. Le bœuf Black Angus, une race qu’il élève, était aussi très demandé. Comme nous disposions en outre de plein de légumes et de fruits, l’idée d’un magasin de ferme a germé. Elle s’est matérialisée grâce à l’impulsion d’une amie, motivée elle aussi à relever ce challenge.»

A l’entrée de cet ancien hangar à chevaux rénové, le tea-room fait le bonheur des habitués qui, journal en main, dégustent un café en silence sous le regard des produits du terroir. Actrice de ce circuit court qu’elle a développé, la patronne met aussi la main à la pâte. Sa spécialité: les bricelets singinois selon la recette de sa grand-mère. «Pour mon trentième anniversaire, j’ai reçu des fers à bricelets sur lesquels il y a mes initiales, mon année de naissance et l’inscription I.H.S (acronyme de Iesus, Hominum Salvatory. Littéralement: Jésus, sauveur des hommes, ndlr). Non pas que la religion occupe une place extrême dans ma vie. Mais il faut bien croire en quelque chose.»

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