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Roues et route

Un «scorpion» très exclusif

Le long levier de vitesses pilote une boîte à crabots issue de la compétition.ldd

Eugenio D’Alessio, Parme

Eugenio D’Alessio, Parme

8 janvier 2015 à 18:00

  • Le long levier de vitesses pilote une boîte à crabots issue de la compétition.
  • L’Abarth 695 biposto dans sa teinte unique gris mat: une bête de circuit.

Abarth 695 Biposto

Carlo Abarth a cultivé tout au long de son existence une obsession à jeter des ponts entre le monde de la compétition et la vie quotidienne. Dernière-née du scorpion turinois, la 695 biposto couronne avec éclat et intelligence cette philosophie de l’ultrasportivité à la portée du plus grand nombre. Cette supercar de poche ruisselle l’esprit racing de la proue à la poupe.

Grâce à son quatre cylindres 1,4 t-jet turbo de 190 chevaux aux performances magiques (le 0 à 100 s’écroule en 5,9 s, alors que la vitesse de pointe atteint 230 km/h), la biposto arrache le sceptre de l’Abarth de série la plus puissante jamais construite. Mieux, cette citadine aux prestations démoniaques mouche la concurrence dans sa catégorie. La boîte à crabots héritée de la course a été homologuée sur une voiture de route pour la première fois dans l’histoire automobile!

Les greffes de la compétition ne s’arrêtent pas là. Le refroidisseur intercooler avant, le kit d’admission directe BMC, l’échappement Akrapovic en titane, les jantes 18 pouces OZ équipées de freins renforcés Brembo avec des étriers quatre pistons rouges métamorphosent la 695 biposto en bolide rugissant. A l’intérieur, les sièges baquets Sabelt avec harnais quatre points, l’arceau de sécurité en titane à la place de la banquette arrière, les revêtements de plancher en aluminium ainsi que l’afficheur digital pour la télémétrie achèvent de propulser ce monstre dans l’arène sportive des combats motorisés. Dans le registre du design, d’une séduisante agressivité, les esthètes turinois ont misé sur un look de panthère au regard de braise, avec le gris mat pour unique teinte.

Brutalité et agilité aérienne, c’est ce sentiment paradoxal que l’on a ressenti, à l’échelle du comportement, lors des quelques tours sur le circuit Riccardo Paletti détrempé et au terme d’une poignée de kilomètres sur route dans la campagne émilienne. Une évidence d’abord: en mode Sport, le quatre cylindres turbo, explosif et souple (250 Nm de couple), permet des accélérations foudroyantes, le tout dans une belle sonorité caverneuse qui enchantera les mélomanes. Poids plume (997 kg), cette traction au tempérament sanguin, turbulente, nerveuse dans ses réactions, fait preuve d’une efficacité certaine. Son pilotage se révèle passionnant, grisant, divertissant, voire euphorisant.

Le plaisir de «vivre la passion de la compétition au quotidien», pour paraphraser Maurizio Consalvo, père de la biposto, suppose un «crapaud» rondelet. Le prix de base de l’italienne, avec boîte conventionnelle 5 rapports, démarre à 49 000 francs. Or, pour obtenir une Abarth 695 en configuration circuit, il faudra opter pour une série de cinq kits, tous en option. Avec la totalité des kits, elle tutoie les 80 000 francs. En Suisse, la 695 biposto peut déjà être commandée chez les concessionnaires. Fiat Chrysler Automobiles ambitionne de vendre une quinzaine d’exemplaires dans notre pays en 2015.

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