Israël. Trump reçoit Netanyahou à la Maison Blanche
Le président américain, Donald Trump, doit accueillir mardi à la Maison Blanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, peu après l’annonce par Israël de l’envoi d’une délégation au Qatar pour la poursuite des négociations sur le cessez-le-feu à Gaza.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 09:36, mis à jour à 10:10
M. Netanyahou est le premier dirigeant étranger invité à la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir de M. Trump le 20 janvier, symbole de l’alliance indéfectible entre Israël et les Etats-Unis.
Avant cette rencontre, le bureau de M. Netanyahou a indiqué qu’Israël allait envoyer «en fin de semaine» une délégation au Qatar pour discuter de la poursuite du cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier dans la bande de Gaza, après plus de 15 mois d’une guerre entre Israël et le Hamas, qui a dévasté le territoire palestinien.
Le Qatar est l’un des trois pays médiateurs entre Israël et le Hamas, avec l’Egypte et les Etats-Unis.
Le président américain a suscité récemment une vague d’indignation internationale en proposant de faire «tout simplement le ménage» dans le territoire palestinien et de transférer les Palestiniens de Gaza dans des lieux «plus sûrs» comme l’Egypte ou la Jordanie, qui ont refusé.
En quittant Israël, M. Netanyahou a jugé qu’en «travaillant étroitement» avec Donald Trump, il serait possible «de redessiner encore davantage» la carte du Moyen-Orient.
Le président américain a dit lundi n’avoir «aucune garantie» que le cessez-le-feu à Gaza se prolonge, après avoir beaucoup vanté son rôle et celui de ses conseillers dans la cessation initiale des hostilités, annoncée juste avant son retour au pouvoir.
Son émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a eu un ton légèrement plus optimiste: «Cela tient jusqu’ici et nous avons certainement l’espoir (…) de faire sortir les otages et de sauver des vies et d’arriver, nous l’espérons, à une résolution pacifique de tout cela».
«Très petit pays»
La deuxième phase du cessez-le-feu doit permettre la libération des derniers otages retenus dans la bande de Gaza et la fin définitive de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Une fois que les libérations d’otages durant la première phase auront été achevées, le Hamas détiendra encore une cinquantaine d’otages, morts ou vivants.
L’attaque du 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël a entraîné la mort de 1’210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages annoncés comme morts. Au total, 251 personnes avaient été enlevées ce jour-là et emmenées dans la bande de Gaza voisine.
L’offensive israélienne de représailles a fait au moins 47’487 morts à Gaza en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire dans le petit territoire assiégé par Israël depuis octobre 2023.
La visite à Washington de Benjamin Netanyahou intervient aussi à un moment où l’armée israélienne mène une vaste opération meurtrière depuis le 21 janvier dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
A un journaliste qui lui demandait lundi s'il était favorable à une annexion de la Cisjordanie par Israël, Donald Trump a répondu: «je ne vais pas parler de ça». Il a néanmoins ajouté qu’Israël était «un très petit pays en termes de territoire».
«Nous faisons beaucoup pour eux»
Le refus de la Jordanie et de l’Egypte d’accueillir, comme il le demande, les quelque 2,4 millions de Palestiniens vivant à Gaza, ne semble pas jusqu’ici décourager M. Trump, qui aborde chaque défi diplomatique comme la négociation d’un contrat d’affaires.
«Nous faisons beaucoup pour eux et ils vont le faire», avait-il encore affirmé jeudi.
Il recevra le 11 février le roi Abdallah II de Jordanie, et s’est entretenu samedi avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
La Jordanie accueille déjà environ 2,3 millions de réfugiés palestiniens, et l’Egypte a une frontière avec la bande de Gaza, notamment le passage de Rafah, crucial pour l’acheminement d’aide humanitaire.
Donald Trump a débloqué la livraison à Israël de bombes de 2’000 livres (quelque 900 kilos), que son prédécesseur, Joe Biden, avait suspendue. Il a aussi annulé des sanctions financières contre des colons israéliens, accusés de violences contre des Palestiniens.
Le président américain pourrait aussi aborder avec son invité la question d’une normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite, poids lourd du Moyen-Orient, à laquelle il avait déjà œuvré pendant son premier mandat.