Une technologie permet de réaliser des radiographies avec un patient en mouvement
A l’inverse de l’imagerie médicale conventionnelle, qui interdit aux patients de bouger durant la radiographie, une nouvelle technologie ouvre la voie à des radiographies dynamiques. Ces dernières permettront de mieux diagnostiquer et soigner les douleurs articulaires, qui se réveillent lorsque le patient s’anime.
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27 novembre 2023 à 18:50
Médecine » «Ne bougez pas s’il vous plaît!» Cette phrase, tout le monde l’a déjà entendue lors d’un rendez-vous médical nécessitant une radiographie, une imagerie par scanneur CT ou par résonance magnétique (IRM). Pourtant, l’immobilité requise par ces technologies d’imagerie médicale complique le diagnostic de certaines pathologies de l’appareil locomoteur, qui se révèlent uniquement lorsque le patient est en mouvement.
Afin de mieux étudier et diagnostiquer ces dernières, un système de radiographie dynamique a été inauguré début novembre au sitem-insel de Berne (Institut suisse pour la médecine translationnelle et l’entrepreneuriat). Unique en Europe, l’installation issue d’une collaboration entre l’Hôpital de l’Ile (hôpital universitaire de Berne) et l’Empa (Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche) a coûté près de 2 millions de francs.
16 caméras infrarouges
«Regardez bien cette vertèbre. Vous voyez comment elle bouge lorsque le patient se penche? Grâce à cette radiographie dynamique, on peut détecter un mouvement de rotation ou de translation anormal de l’articulation avec une précision submillimétrique», présente Ameet Aiyangar, coresponsable du Centre d’imagerie dynamique (DIC). Tandis que la radiographie, d’ordinaire figée, s’anime à l’écran, le professeur dévoile la technologie à l’origine de ces étonnantes et prometteuses images.
La pièce maîtresse du laboratoire est un système d’imagerie basé sur les rayons X et capable d’enregistrer jusqu’à 1000 radiographies par seconde dans deux plans différents, et ce, avec de faibles doses de rayonnement. A cela s’ajoute une panoplie d’engins technologiques: au sol, un tapis roulant équipé de capteurs de force, aux quatre coins de la pièce, 16 caméras infrarouges de détection de mouvements, le tout complété par un électrogramme musculaire (EMG).
«Le patient se place dans l’installation et effectue le mouvement désiré. S’il souffre du genou, il sera par exemple invité à marcher. Un logiciel s’occupera ensuite de combiner toutes les données récoltées par les différents instruments et livrera, au final, l’imagerie en mouvement», illustre le docteur Keivan Daneshvar, responsable du service de radiologie musculosquelettique à l’Hôpital de l’Ile.
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