Logo

Politique

Démission de Viola Amherd. Le parcours de la conseillère fédérale salué par son parti Le Centre

Le parti de la conseillère fédéral Viola Amherd salue son parcours dans un communiqué diffusé juste après l’annonce de sa démission mercredi. «Le Centre lui exprime ses profonds remerciements pour son immense engagement politique en faveur de la Suisse et de sa population», peut-on lire.

La conseillère fédérale Viola Amherd se rendant à une conférence de presse du Conseil fédéral sur l’acquisition de nouveaux avions de combat, le 26 juin 2020 à Berne.KEYSTONE/ PETER KLAUNZER

ATS

ATS

Aujourd’hui à 15:31, mis à jour à 16:34

Temps de lecture : 5 min

«Fidèle à ses principes, Viola Amherd a représenté la Suisse avec un sens aigu des responsabilités en tant que présidente de la Confédération», écrit le parti. Il salue la rigueur et la détermination de la Valaisanne.

L’organisation de la conférence sur la paix en Ukraine au Bürgenstock, mais aussi son engagement pour renforcer l’armée sont cités parmi les réussites de la conseillère fédérale, à la tête du département de la défense.

Le Centre, qui veut maintenir son siège au Conseil fédéral, va se réunir pour une séance extraordinaire lundi. «Des personnalités expérimentées» figurent dans les rangs du parti pour candidater, juge-t-il.

Les remerciements pleuvent sur le réseau social X. «Quel dommage!» a réagi la sénatrice du Centre Andrea Gmür-Schönenberger. «Je regrette infiniment cette démission», a-t-elle ajouté tout en remerciant sa collègue de parti.

Remerciements du PLR

Le PLR remercie Viola Amherd «pour son engagement au service de la Suisse». Il souligne que «la priorité absolue» de son successeur devra être le réarmement de l’armée. Dans un communiqué, le parti rappelle quelques-uns des succès de la centriste: Viola Amherd a réussi à convaincre la population de la nécessité d’acquérir de nouveaux avions de combat. Elle s’est aussi engagée pour la candidature de la Suisse pour l’organisation du championnat d’Europe de football féminin cette année.

Pour le PLR, la priorité absolue du son successeur à la tête du Département de la défense devra être de réarmer l’armée, qui n’est actuellement pas en mesure de se défendre. Pour ce faire, une feuille de route claire est nécessaire. Le siège du Centre au Conseil fédéral n’est pas contesté, rappelle le PLR. Il attend désormais du Centre qu’il présente un choix de candidatures pour la succession de la Valaisanne.

Vert’libéraux surpris

Le moment choisi par Viola Amherd pour quitter le Conseil fédéral surprend la vice-présidente des Vert’libéraux, Céline Weber. «Je pensais qu’elle allait au moins attendre la fin de l’Euro féminin cet été», dit-elle mercredi à Keystone-ATS. «Je sais que le concours sportif organisé cet été en Suisse tenait à coeur de la ministre des sports», précise la conseillère nationale vaudoise, qui se dit «complètement surprise» par ce timing.

Le départ de la Valaisanne, prévu fin mars, pourrait d’ailleurs, à ses yeux, compliquer une éventuelle reprise par Gerhard Pfister, souvent cité comme papable et qui vient d’annoncer sa démission de la présidence du Centre. Son départ est prévu pour fin juin, soit trois mois après le celui de Viola Amherd. «Ce n’est pas anodin un président de parti qui deviendrait conseiller fédéral», estime Céline Weber. Viola Amherd a d’ores et déjà indiqué mercredi après-midi que ces quelques mois d’écart entre les deux démissions n’empêchent pas le Zougois de lui succéder.

Réactions des Vert-e-s

Les Vert-e-s remercient également Viola Amherd pour son travail et soulignent son engagement pour l’égalité, en particulier dans le sport. Après les critiques adressées par l’UDC à la ministre, les Vert-e-s appellent le parti à prendre ses responsabilités et donc la tête du Département de la défense.

Les Vert-e-s sont surpris que Viola Amherd démissionne trois jours après les critiques acerbes de l’UDC. Ils regrettent ce départ, même s’ils ne partagent pas du tout les idées de la Valaisanne en matière de politique de sécurité, écrivent-ils mercredi dans un communiqué. Mme Amherd a fait de la lutte contre le harcèlement un axe central de son mandat. Le programme Swiss Sport Integrity a vu le jour. C’est aussi grâce à la centriste que l’armée a fait son mea culpa et pris des mesures contre le harcèlement et la violence dans ses rangs, souligne le vice-président du groupe parlementaire Fabien Fivaz (NE), interrogé par Keystone-ATS.

Quant aux points plus négatifs du mandat de Mme Amherd, le Neuchâtelois rappelle qu’elle a refusé au peuple la possibilité de se prononcer sur l’achat du F35, en signant les contrats avant le dépôt de l’initiative populaire des Vert-e-s. De plus, elle n’a pas réglé les problèmes laissés par ses prédécesseurs. De nombreux projets d’acquisition n’avancent pas ou font l’objet de dépassements de budgets, ajoute-t-il.

Samedi, l’UDC avait exigé la démission de Viola Amherd, estimant qu’elle fixait de mauvaises priorités pour l’armée. «La Suisse n’est plus du tout en mesure de veiller de manière autonome à la sécurité du pays et de la population», écrivait le parti dans un communiqué. La Suisse se retrouve dans cette situation en raison d'«errements politiques» et d'«erreurs de casting» au sein du Département fédéral de la défense (DDPS). Suite à ces critiques, les Vert-e-s estiment que l’UDC doit désormais prendre ses responsabilités et donc prendre la tête du Département de la défense.

Département «en panne», selon le PS

Le ou la successeure de Viola Amherd devra faire le ménage au sein de son département, aujourd’hui «en panne», selon le parti socialiste. Il reproche sur X aux partis de droite d’avoir sapé la politique de la huitième femme à siéger au Conseil fédéral.

«Viola Amherd a fait l’objet d’une surveillance particulière et s’est souvent vue confrontée à des attaques de la droite, notamment en raison de son genre», écrit le PS mercredi.

Le département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) est par conséquent aujourd’hui «en panne», les «débâcles en matière d’armement» se succédant. Les socialistes attendent donc du successeur de la Valaisanne qu’il «fasse le ménage» au sein du DDPS et mette un terme «au gaspillage de l’argent du contribuable».

L’armée dans le viseur de l’UDC

Le conseiller national UDC Thomas Aeschi a déjà l’armée dans le viseur. Le ou la successeure de Viola Amherd devra remettre l’armée sur les rails, réagit-il auprès de Keystone-ATS.

La Suisse doit revenir à la neutralité armée et globale qui a préservé le pays des grands malheurs des deux derniers siècles, déclare le Zougois. Son parti a exigé samedi dernier le retrait de la conseillère fédérale, lui reprochant de fixer de mauvaises priorités pour l’armée. Thomas Aeschi, chef du groupe parlementaire de l’UDC, a précisé qu’il appréciait personnellement Mme Amherd, qu’il définit d’accessible.

Le conseiller national fribourgeois Nicolas Kolly (UDC) a également remercié la conseillère fédérale sur X, «malgré les divergences politiques qui sont normales». «Une vie consacrée à la chose publique mérite le plus grand respect», écrit-il.