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Politique

France. Grand-messe de l'extrême droite en hommage à Jean-Marie Le Pen

Toute l'extrême droite s’est réunie jeudi pour un dernier hommage à Jean-Marie Le Pen à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris. Le fondateur du Front national, mort le 7 janvier à 96 ans, avait été inhumé dans l’intimité familiale samedi en Bretagne.

Marine Le Pen et sa mère Pierrette (à droite) ont assisté à la cérémonie.KEYSTONE/AP/Michel Euler

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 12:22, mis à jour à 15:15

Temps de lecture : 3 min

Ses trois filles, Marie-Caroline, Yann et Marine Le Pen, avaient cependant souhaité organiser un autre hommage, à Paris, celui-là ouvert au public. Mais seuls les quelque 400 invités ont pu entrer dans l’église: les badauds, environ 2000, étaient cantonnés sur le parvis, sur lequel se dressaient deux écrans géants.

Outre les membres du Rassemblement national (RN), son président Jordan Bardella en tête, toutes les chapelles de l'extrême droite avaient fait le déplacement, y compris l’adversaire de Marine Le Pen, Eric Zemmour, mais aussi les dissidents Carl Lang ou Bruno Mégret, ancien numéro deux du FN qui avait rompu avec Jean-Marie Le Pen en 1998. Philippe de Villiers était également présent.

L’historien spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus était également dans l’église.

Indésirables

En revanche, plusieurs personnalités d’ultra-droite indésirables ont été reléguées à l’extérieur, tels les négationnistes Thomas Joly, président du pétainiste Parti de la France, ou Yvan Benedetti, son fondateur. «Refoulé avec les parias», a tweeté le premier avec une photo montrant également Jérôme Bourbon, le patron de l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol.

Resté dans la rue aux abords de l’église, l’ancien humoriste Dieudonné, condamné pour antisémitisme, a estimé que Jean-Marie Le Pen «était un homme libre» au milieu d’un «paysage politique peut-être trop étroit».

«Je ne m’étends pas sur les engagements politiques de M. Le Pen, qui ne sont pas de ma compétence, si ce n’est qu’ils ont toujours été motivés par l’amour de la France», a pour sa part assuré l’abbé Christophe Kowalczyk au début de l’office.

Au cours de cette messe longue de plus d’une heure et demie, Bruno Gollnisch, vieux compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, a pris la parole, tout comme Marie-Christine Arnautu, très proche du fondateur du FN, et sa fille Marie-Caroline Le Pen, qui a célébré un «patriote indomptable».

«Une idée vraie»

Davantage politiques, les discours de Marion Maréchal - qui s’était éloignée un temps de sa tante Marine Le Pen pour soutenir Eric Zemmour, avant de se rapprocher à nouveau du RN - et de Louis Aliot, ancien compagnon de Marine Le Pen, ont été applaudis.

«On n’arrête pas un peuple en marche, on n’arrête pas une idée vraie, on n’arrête pas un exemple juste», a tonné Marion Maréchal. Le maire de Perpignan a, lui, rappelé qu’en se qualifiant pour le second tour de la présidentielle de 2002, «il faisait trembler le système, éliminant la gauche en restant fidèle à son histoire, ses idées, ses valeurs et ses amis».

L’ancien président du Front national de la jeunesse a alors entamé une litanie de ses compagnons politiques disparus, du militant de l’OAS Roger Holeindre à Jean-Pierre Stirbois, l’homme des premiers succès électoraux du parti à la flamme dans les années 80.

Plusieurs petits-enfants de Jean-Marie Le Pen s’étaient auparavant succédé pour lire une partie de l’homélie, l’un d’entre eux appelant à prier «pour la France»: «Que les Français sachent choisir pour les gouverner et les guider des hommes sages et justes».

Prière des paras

De nombreuses prières ont été lues ou chantées, parmi lesquelles la prière des paras, la prière à Jeanne d’Arc et une prière de l’écrivain catholique Charles Péguy, «La foi que j’aime le mieux, c’est Dieu, c’est l’espérance».

Aux abords de l’église, avant la cérémonie, on pouvait entendre le «Chœur des esclaves hébreux» de Verdi - dans une version allemande -, que M. Le Pen faisait déjà jouer dans ses meetings, et voir une charrette richement décorée à la gloire de la garde impériale.

Pendant toute la cérémonie, des porte-drapeaux aux bérets de différentes couleurs s’étaient placés de part et d’autre de l’église. Derrière eux, au pied d’une statue devant l’église, on apercevait des autocollants «pied noir pour toujours» sur une grande étole aux couleurs du RN.

  • Toutes les chapelles de l'extrême droite sont représentées à l’hommage en l’honneur de Jean-Marie Le Pen jeudi à l’église Notre-Dame du Val de Gräce à Paris.KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT