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Ça vous a fait parler en mai: L’artiste non binaire suisse Nemo remporte l'Eurovision

La première victoire de la Suisse à l'Eurovision depuis 1988 aurait pu être une grande fête nationale. La non-binarité de l’artiste Nemo, à qui l’on doit cette consécration, a pourtant déclenché sur les réseaux sociaux une vague de commentaires haineux et discriminatoires. Mais internet n’est plus (toujours) une zone de non-droit. Le député fribourgeois Ivan Thévoz en a fait l’expérience.

La non-binarité de Nemo a quelque peu éclipsé la première victoire suisse à l'Eurovision depuis presque quarante ans.Keystone

François Tardin

François Tardin

13 décembre 2024 à 10:33, mis à jour le 16 décembre 2024 à 11:22

Temps de lecture : 2 min
  • Fin février, l’artiste Nemo, originaire de Bienne, est sélectionné pour représenter la Suisse lors du 68ᵉ Concours de l'Eurovision la chanson.
  • Nemo Mettler s’est fait connaître en Suisse allemande grâce à ses apparitions dans des émissions TV, notamment The Masked Singer Switzerland. L’artiste a fait son coming out non binaire en 2023. Un aspect mis en avant dans la chanson The Code, avec laquelle Nemo se classe, le 9 mai à Malmö, en Suède, quatrième de la seconde demi-finale de l'Eurovision 2024. Un résultat synonyme de qualification pour la finale du concours.
  • Une finale que Nemo remporte deux jours plus tard. C’est la troisième victoire suisse après celles de l’Argovienne Lys Assia (1956) et de Céline Dion (1988).
  • Malgré cette si longue attente, plus que la victoire, c’est la non-binarité de Nemo qui suscite de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, le député fribourgeois Ivan Thévoz commet un dérapage qui lui vaudra d’être condamné pour discrimination en raison de l’orientation sexuelle, un jugement contre lequel il a fait appel. Quant à nous, à La Liberté, face à la multiplication rapide des commentaires à caractère haineux et discriminatoire, nous finissions par décider de fermer la section commentaire sous le post Facebook annonçant la victoire de Nemo à l'Eurovision.
  • Quelques jours après le sacre de Nemo, la journaliste Lena Würgler analyse ce déferlement de haine contre l’artiste non binaire. Elle donne notamment la parole à Léïla Eisner, Docteure en psychologie sociale à l’Université de Zurich. La chercheuse affirme que «pour certaines personnes, la question du genre constitue l’un des principaux piliers de la société, qui touche à leurs valeurs centrales. Alors qu’elles ont grandi dans un monde où seuls vivaient des hommes et des femmes, l’existence de personnes non binaires est perçue comme une menace pour l’ordre établi.»