«Un plan B dans le coin de la tête»
Alors qu’il continue sa revue d’effectif à Viège en vue des JO, Patrick Fischer surveille la situation en NHL
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Pierre Schouwey, Viège
15 décembre 2021 à 21:42
Hockey sur glace » Patrick Fischer n’est pas au bout de ses peines. Cette semaine, à un mois d’officialiser la sélection qui défendra les chances de la Suisse à Pékin, l’entraîneur national dessine les contours de son équipe à Viège sans savoir ce qui l’attend. Depuis qu’il se murmure qu’une quarantaine de cinq semaines attendra les athlètes testés positifs au Covid-19 durant les prochains Jeux olympiques d’hiver, il n’est plus acquis que les franchises de NHL, déjà en proie à de nombreuses infections, libéreront comme convenu leurs superstars du 3 au 22 février.
«De bonne foi, nous avons fait une promesse aux joueurs et, en fin de compte, il faut que ce soit eux qui décident», a déclaré il y a quelques jours le commissaire de la NHL, Gary Bettman. Des JO sans Connor McDavid, Alex Ovechkin et Roman Josi? Patrick Fischer ne veut pas y croire. Pourtant, il s’y prépare…
La situation se tend en NHL avec la pandémie. Etes-vous inquiet quant à la participation de vos meilleurs éléments?
Patrick Fischer: Comme tout le monde, j’ai eu vent des différentes spéculations et rumeurs qui circulent en NHL. Naturellement, nous espérons, ne serait-ce que pour la qualité du tournoi, que les joueurs évoluant en Amérique du Nord puissent être de la fête. Mais nous n’avons pas d’autre choix que de nous armer de patience. C’est dans l’air du temps d’être flexible, non?
Vous réfléchissez déjà à un plan B?
Il le faut. En ce sens, je me réjouis de pouvoir disputer deux rencontres de préparation à Viège en cette fin de semaine. Cette revue d’effectif est d’autant plus importante compte tenu de l’incertitude qui règne outre-Atlantique. Il pourrait y avoir plus de places à gagner pour les internationaux évoluant en National League. Les joueurs sélectionnés ce mois-ci connaissent la situation et savent que nous avons un plan B dans un coin de la tête. Je m’attends à ce que cela décuple leur motivation.
Avez-vous eu des contacts rassurants avec Timo Meier, Nico Hischier et compagnie ces derniers jours?
J’en ai régulièrement. De plus, mon assistant Tommy Albelin vit à New Jersey, ce qui lui permet d’être en contact avec les GM (directeurs généraux, ndlr) de la NHL. Etant de nature optimiste, j’essaie de partir du principe que nous pourrons aligner notre équipe de rêve. Hélas, ce n’est pas moi qui décide…
Par rapport au Canada, à la Suède ou à d’autres grandes nations mondiales, estimez-vous que la Suisse serait avantagée ou désavantagée par l’absence de la NHL?
Comme je l’avais déjà dit il y a quatre ans (la Fédération internationale de hockey n’avait pas trouvé d’arrangement avec la direction de la NHL pour les Jeux de 2018, ndlr), la Suisse me semble avantagée par cette configuration. Si personne ne débarque d’Amérique du Nord, nous perdons nos 10 meilleurs joueurs. Au Canada, il en manquerait 300, en Suède 80, etc. Plan A ou plan B, qu’importe: nous aurons une belle chance à saisir.
Aucune équipe de National League ne s’est qualifiée pour les quarts de finale de la Ligue des champions, une compétition qui ne réussit pas vraiment à note pays. Le championnat de Suisse est-il aussi bon que beaucoup le prétendent?
C’est triste, car le potentiel existe pour en faire plus en Champions Hockey League. Notre hockey doit encore progresser dans plusieurs domaines, notamment en ce qui concerne l’intensité devant le gardien. Les clubs helvétiques, comme l’équipe nationale d’ailleurs, doivent faire preuve de plus d’agressivité dans le slot. C’est pourquoi nous insistons énormément là-dessus actuellement. Ces lacunes nous ont coûté des victoires dans un passé récent.
«Nous n’avons pas d’autres choix que de nous armer de patience !»
Patrick Fischer
Soyons optimistes, comme vous, et partons du principe que l’élite de la meilleure ligue du monde se déplacera à Pékin. Combien de postes sont encore ouverts pour les JO?
Il y a plus ou moins 10 joueurs intéressants en NHL, et 25 places en tout, donc environ 15.
Vous avez ratissé large entre le rendez-vous de novembre à Krefeld et celui qui se déroule en ce moment. Qu’est-ce qu’il en ressort?
Nous avons pris le parti de ne sélectionner personne à deux reprises pour donner une chance à un maximum de prétendants. Ces deux rassemblements ont aussi pour but de changer certaines choses du point de vue tactique.
Quoi par exemple?
Notre manière de forechecker (pressing vers l’avant, ndlr). Le hockey qui me plaît est rapide et se joue en ligne droite avec de la compacité en zone neutre. Nous voulons jouer de cette manière.
Pourquoi vos deuxièmes Jeux olympiques en tant que coach seront-ils plus aboutis que les premiers (élimination contre l’Allemagne en huitième de finale, ndlr)?
Parce que nous avons tiré les enseignements de notre échec à PyeongChang. Nous allons nous préparer différemment et aborder le tournoi avec plus de certitudes et de confiance. Il y a quatre ans d’expérience commune en plus!
Quelle erreur commise en 2018 ne souhaitez-vous surtout pas répéter?
Celle de prendre des joueurs qui ne sont pas en forme. Nous en avions sélectionné certains sur la base de leurs performances passées. Nous n’emmènerons que ceux qui sont «chauds».
La règle s’applique-t-elle aussi pour les «NHLers»?
C’est exact.
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