«Au final peu importe la manière»

Hockey sur glace » Le CP Berne a cueilli samedi son 16e trophée de champion de Suisse, le troisième en quatre ans après ceux de 2016 et de 2017. «Notre équipe a du caractère. Elle travaille dur jour après jour, saison après saison», souligne l’attaquant des Ours, Tristan Scherwey. «Chaque titre a sa propre histoire», poursuit le Fribourgeois de 27 ans, sacré pour la cinquième fois déjà avec le SCB (2010, 2013, 2016, 2017, 2019). «La manière avec laquelle nous sommes allés chercher celui-ci est belle», ajoute-t-il.

«En quarts de finale, nous nous en sommes sortis avec un œil au beurre noir», image le vice-champion du monde 2018 à propos de la série remportée 4-2 face à Genève-Servette, dans laquelle les Bernois ont remporté trois des quatre prolongations livrées. Dont une pour décrocher leur qualification grâce à un but signé Mark Arcobello après 57’43 de jeu supplémentaire. «Plus les play-off avançaient, plus nous avons augmenté notre niveau de jeu», constate Tristan Scherwey, auteur de 6 buts et 3 assists dans ces séries finales.

Une profondeur salvatrice

Son équipe a toutefois de nouveau frisé la correctionnelle en demi-finale face à Bienne (4-3), Leonardo Genoni sortant le grand jeu (38 arrêts) dans un acte VI gagné 1-0 dans le Seeland alors qu’ils étaient dos au mur à 2-3 dans la série. «Peut-être que nous étions un peu en dessous de Zoug sur le plan des individualités. Mais là encore, on a su montrer notre caractère», concède le Singinois, bien modeste en la circonstance: le CP Berne a tout de même pu se permettre le luxe d’aligner l’international Gaëtan Haas au centre de sa quatrième ligne, alors que l’EVZ s’est essentiellement montré dangereux grâce à ses deux premiers trios offensifs. «Durant chaque série, une ligne a pris le relais. Celle de Grassi a tenu l’équipe à flot en quarts, celles de Mursak et Arcobello en demi avant que la quatrième triplette, emmenée par Haas, émerge. Au final tout le monde a tenu son rôle», applaudit Jérémie Kamerzin.

Les Ours n’ont-ils donc jamais connu le doute dans ces séries? «Non», assure Tristan Scherwey, dont l’équipe s’est imposée 2-1 samedi pour convertir sa première balle de titre face à Zoug (4-1 dans la série). «Même à 2-3 face à Bienne, on n’a pas douté. On dit toujours la même chose, je le sais, mais il faut vraiment prendre les matches les uns après les autres, sourit-il. Et à 3-1 dans cette finale, on savait qu’il fallait gagner le match suivant.»

Arcobello, mais pas que

Le quatrième gagné consécutivement par un CP Berne qui avait – comme dans les deux tours précédents – été battu à domicile dans l’acte I. «On n’a pas évolué au niveau que l’on souhaitait à la maison. Mais on était à la hauteur lorsqu’on en avait besoin. Et au final, peu importe la manière», glisse Scherwey. Selon Jérémie Kamerzin, ce chemin escarpé a été for-mateur: «Ce parcours difficile a fait grandir l’équipe. Avec Zoug, nous avons retrouvé un mix de Genève, en termes d’agressivité, et de Bienne question jouerie. Profitant de l’expérience accumulée dans les séries précédentes, l’équipe a su comment agir.»

Les rivaux du SCB ont du souci à se faire: déjà à la barre lors du sacre de 2017, le coach Kari Jalonen pourra compter sur un effectif aux bases identiques en 2019-2020. A une exception notable toutefois: brillant face à Zoug (94,56% d’arrêts) et dans le sixième match face à Bienne, le portier Leonardo Genoni va rejoindre cet été le club de Suisse centrale. Pour le remplacer, le staff bernois mise sur l’espoir Niklas Schlegel (24 ans), qui a tout à prouver. Avec PSC

Berne - Zoug 2-1

(1-0 1-1 0-0) 17 031 spectateurs (guichets fermés). Arbitres: Stricker/Wiegand, Kaderli/Wüst. Buts: 8e Haas (Blum/à 5 contre 4) 1-0. 21e (20’35) Martschini (Diaz, Suri) 1-1. 39e Blum (Ebbett, Boychuk) 2-1. Pénalités: 1 x 2’ contre Berne, 3 x 2’ contre Zoug.

Berne: Genoni; Untersander, Burren; Krueger, Blum; Andersson, Beat Gerber; Colin Gerber; Rüfenacht, Arcobello, Moser; Boychuk, Mursak, Ebbett; Sciaroni, Heim, Scherwey; Berger, Haas, Bieber; Kämpf.

Zoug: Stephan; Diaz, Morant; Schlumpf, Alatalo; Zryd, Zgraggen; Thiry; Martschini, Flynn, Suri; Klingberg, McIntyre, Everberg; Lammer, Albrecht, Simion; Leuenberger, Senteler, Schnyder; Zehnder.

Notes: Berne sans Almquist (suspendu), Kamerzin, Grassi (blessés), Marti ni Brügger (surnuméraires), Zoug sans Roe (absent), Widerström ni Stadler (surnuméraires). But de McIntyre annulé après un Coaches Challenge (hors-jeu) (32e).