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Football

Mis au ban(c) depuis 1000 jours

Promis à une belle carrière, Yvon Mvogo perd son temps à Leipzig. Chronologie d’un sacré gâchis


 Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

27 mars 2020 à 17:52

Football » «Je me dis que si Leipzig est venu me chercher, c’est pour une bonne raison.» Passé d’YB au club allemand pour un montant de 5 millions d’euros il y a 1000 jours, Yvon Mvogo était persuadé d’avoir saisi la meilleure occasion qui s’offrait à lui au printemps 2017. Mais alors que la troisième de ses quatre années de contrat arrive bientôt à son terme, force est de constater que le gardien fribourgeois – 18 apparitions toutes compétitions confondues – s’est trompé de destination.

Simple remplaçant chez l’un des candidats au titre de la Bundesliga, en veille à cause du coronavirus, le Marlinois végète, sans qu’aucune de ses velléités de départ n’ait été entendue. Mis au ban et sur le banc, Yvon Mvogo se retrouve dans une impasse. L’intéressé n’ayant ni l’autorisation ni l’envie de répondre à nos questions, nous les avons posées à Ullrich Kroemer, journaliste et écrivain auteur de l’ouvrage RB Leipzig, der moderne Fussball. Chronologie d’un gâchis.

 

Au mauvais endroit au mauvais moment

 

Mai 2017: «C’est le bon moment pour partir.» A 23 ans et après 153 rencontres disputées sous les couleurs bernoises, Yvon Mvogo semble en effet mûr pour mettre les voiles. Il porte son dévolu sur l’attractif Leipzig. Créé de toutes pièces en 2009 et arrosé par une célèbre marque de boisson énergisante, le club de Saxe a grimpé tous les échelons du football allemand en sept ans. Dès sa première saison en Bundesliga, le «Rasenball» n’est devancé sur la ligne d’arrivée que par le Bayern Munich. Un exploit auquel participe activement Peter Gulacsi, déjà acteur de la promotion acquise douze mois plus tôt.

« Yvon n’a pas été recruté comme N°1 mais la concurrence était ouverte entre lui et Gulacsi »

Ullrich Kroemer

C’est logiquement que l’entraîneur de l’époque, Ralph Hasenhüttl, maintient sa confiance envers le gardien passé par Liverpool et Salzbourg. L’engagement de Mvogo, fût-il accompagné de promesses, n’y change rien. «Yvon n’a pas été recruté comme N° 1 mais la concurrence était ouverte entre lui et Gulacsi, lequel a été choisi pour commencer la saison», résume Ullrich Kroemer.

Au Fribourgeois, il est toutefois promis des occasions de faire ses preuves. La première intervient à Augsbourg le 22 septembre. «Ce sera la seule de la saison, rappelle notre interlocuteur. Leipzig s’était incliné (1-0) et Mvogo avait dégagé de l’insécurité. A partir de ce point, le trône de Gulacsi n’a plus vraiment été menacé.»

 

Une deuxième chance éphémère

 

Au retour de la Coupe du monde 2018, le portier helvétique retrouve de l’espoir. Ralph Hasenhüttl, qu’il ne portait pas vraiment dans son cœur, a été remplacé durant l’été par le directeur sportif Ralf Rangnick. Celui-là même qui avait orchestré le recrutement du Marlinois! A défaut de renverser la hiérarchie des gardiens, le nouvel entraîneur la saucissonne: Gulacsi conserve le pouvoir en championnat tandis que Mvogo hérite de la Coupe d’Europe. Tours de qualification compris, il dispute 10 rencontres sur la scène continentale. Un automne porteur d’espoirs qu’il conclut en beauté par ses deux premières sélections en équipe de Suisse.

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