Le cœur avant les chiffres
Comme la saison dernière, les statistiques ne sont pas favorables à Neuchâtel Xamax pour le maintien
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Patrick Biolley, Neuchâtel
15 février 2020 à 02:01
Football » Il y a un an, pratiquement jour pour jour, Neuchâtel Xamax, dernier de Super League, battait Grasshopper, passait les Zurichois au classement et ne revoyait pas la place de lanterne rouge de la saison. La fin, on la connaît: un barrage de promotion/relégation contre Aarau conclu au bout du suspense. Douze mois plus tard, au moment d’aller à Sion ce soir (19 h), les Neuchâtelois sont neuvièmes mais sentent le souffle de Thoune, dernier, dans leur dos. Les deux formations à égalité de points, les hommes de Joël Magnin évitent l’ultime rang grâce à leur meilleure différence de buts. «C’est très rare que l’équipe qui est dernière à la trêve hivernale soit reléguée en fin de saison», souligne Sébastien Egger, chef de presse du club de la Maladière. Ce n’est en effet arrivé qu’à quatre reprises depuis l’avènement de la Super League en 2003: Aarau (2010), Servette (2013), Lausanne (2014) et Vaduz (2017). Autant dire que cette statistique ne pèse pas en faveur des Xamaxiens, actuellement à la place du mort.
Et le reste des chiffres non plus: une moins bonne moyenne de buts inscrits par match qu’en 2018-2019 (1,05 contre 1,22), neuf rencontres sur dix qui se concluent cette saison sans victoires et pour chaque goal marqué par Xamax, leur adversaire inscrit en moyenne 1,55 but.
Serey Dié, la clé
Et ce n’est pas faute d’essayer. Depuis la reprise, les Neuchâtelois se sont systématiquement procuré plus d’occasions que leurs adversaires, ne récoltant cependant qu’un point en trois parties. «C’est avant tout la confiance qui entre en ligne de compte. Quand tu ne fais pas les résultats escomptés, c’est plus difficile de croire en soi, souffle Léo Seydoux, latéral fribourgeois du club neuchâtelois. Mais l’équipe reste toujours solidaire, c’est notre force. Une fois que les ballons commenceront à entrer dans les filets, nous enchaînerons les victoires. J’en suis persuadé.»
Et le déclic pourrait venir du retour de Geoffroy Serey Dié à la Maladière. Déjà à la barre du navire xamaxien le printemps dernier lors du sauvetage, l’ancien joueur de Bâle avait grandement participé au maintien de Neuchâtel. «On parle beaucoup de son attitude et de sa personnalité, c’est important, c’est sûr, mais il ne faut pas oublier Serey le joueur, rappelle Laurent Walthert, capitaine. Je pense que son jeu avec le ballon est sous-estimé.» L’an dernier, son arrivée avait permis à Neuchâtel Xamax de renverser des statistiques peu à son avantage. La mission du milieu de terrain sera la même avec l’appui des deux autres recrues hivernales: Yannis Tafer et Musa Araz.
«Oui il nous manque encore un brin de réussite, mais lors des dernières sorties, nous avons vu les valeurs qui sont les nôtres, continue Laurent Walthert. Des valeurs de cœur, qui nous sont chères, que nous avons réussi à allier à la qualité de jeu. Malheureusement sans la réussite à la clé.»
Victoire dans le viseur
Les Neuchâtelois le savent, leur salut passera par un renversement des statistiques pour l’heure défavorables. Entre autres, la saison passée, ils avaient remporté cinq matches de plus au printemps qu’à l’automne tout en encaissant huit buts de moins. «Il ne faut pas trop se focaliser sur les chiffres, il y aurait le risque de tomber dans une spirale négative, estime Léo Seydoux. Nous devons nous concentrer sur nos forces, nos qualités et notre solidarité. C’est ainsi que nous nous sauverons.»
A l’heure d’affronter Sion, l’autre équipe malade de ce début d’année, les Neuchâtelois sont conscients qu’ils feraient un pas dans la bonne direction en allant créer une surprise à Tourbillon. «Que ce soit là-bas, au Letzigrund ou n’importe où ailleurs, chaque match est importantissime, reprend Laurent Walthert. Si tu joues le ventre mou, qu’il n’y a plus d’enjeu, alors oui tu t’accroches à un derby pour pimenter la saison. Mais pour nous, tous les matches sont vitaux pour éviter la relégation.» Le capitaine et gardien prend une respiration et conclut: «Dans notre situation, n’importe quelle victoire est magnifique, car elle nous rapproche de notre seul objectif: le maintien.»
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