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Gastronomie

Les beaux atours des petits biscuits

Les cookiers sont des passionnés de glaçage royal, une technique qui permet de très fines décorations

Pas facile, la technique du glaçage royal peut toutefois être acquise par tous (même les enfants) lors d’ateliers.

Aude-May Lepasteur

Aude-May Lepasteur

19 décembre 2019 à 18:38

En cette veille de Noël, des biscuits, vous en avez vu sous toutes les formes, dégusté pour tous les goûts, cuisiné avec tous les ingrédients. Sauf, peut-être, le glaçage royal. Cette technique, qui rappelle le bon vieux glaçage au blanc d’œuf de nos étoiles à la cannelle, permet d’exprimer des trésors de créativité. Elle est, outre-Atlantique, au cœur d’un mouvement: celui des cookiers.

Cookier, abréviation de Cookie Decorators, est le mot choisi par les amoureux du glaçage royal pour se désigner. D’après le New York Times, cette communauté toujours grandissante regroupe une diversité de profils, du surfeur californien à la grand-mère évangélique en passant par le docteur gay et l’analyste financière de Wall Street. Mais les plus reconnus parmi les cookiers sont généralement des femmes au foyer habiles de leurs mains et disposant au départ de beaucoup de temps libre.

Souvent parties de rien ou presque, ces stars «cookiesques» ont bâti des entreprises prospères qui doivent beaucoup aux nouvelles technologies de la communication. Car ce ne sont pas que la vente de biscuits et les ateliers qu’elles donnent aux quatre coins du pays qui leur permettent de dégager de confortables revenus, mais également les rétributions financières liées au trafic généré par leurs sites (où l’on trouve recettes et modes d’emploi) ainsi que, parfois, des gammes de produits dérivés (comme des emporte-pièces, des stylos de coloration alimentaire, etc.).

Billets écoulés en un jour

Lorsqu’elles se sont lancées pourtant, aucune d’entre elles n’imaginait la place que prendraient les biscuits décorés dans leurs vies, comme nous l’écrit Elizabeth Adams, célèbre cookier connue sous le nom d’Arty McGoo. «La première fois, je voulais juste faire quelque chose de bon marché et personnel pour l’anniversaire de ma fille, un biscuit que les enfants pourraient emporter à la fin de la journée.» Mais la technique la surprend. «J’ai tout de suite eu envie de recommencer.» Rapidement, des connaissances se mettent à lui commander ses créations. Aujourd’hui, elle donne des cours en ligne ainsi qu’en chair et en os dans différents pays. Et ne cesse jamais de penser cookies. «J’adore comme différentes combinaisons de couleurs et textures peuvent évoquer différentes émotions. Quand je vois quelque chose de marquant, que ce soit beau ou hideux ou effrayant ou intéressant, j’imagine directement comment je pourrais le transcrire dans un biscuit.»

En Amérique, la passion pour les biscuits décorés au glaçage royal a commencé il y a une dizaine d’années. Actuellement, la communauté regroupe plusieurs centaines de milliers d’adeptes. Depuis 2012, les plus fervents se retrouvent une fois par année lors d’une convention nommée Cookiecon. Au programme: conférences, ateliers et compétition. «Les 800 passes de l’édition 2020 (qui valaient plus de 350 francs pièce, ndlr) se sont écoulés en une heure. En tout, nous attendons quelque 1100 personnes», explique Karen Summers, qui vendait du matériel de fabrication de petits biscuits avant de se consacrer à plein-temps à la gestion de l’événement.

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