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Proche-Orient. Les USA veulent mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah

Israël a annoncé lundi avoir attaqué environ 300 cibles du Hezbollah au Liban en 24 heures après avoir élargi son offensive contre le groupe pro-iranien en visant son système financier. Les USA affirment oeuvrer pour mettre fin "au plus vite" à la guerre dans ce pays.

Des bombardements à Tyr et à Nabatiyeh, deux villes du sud du Liban, ont visé selon l'agence libanaise ANI des bureaux de la société Al-Qard al-Hassan, déjà frappée dimanche par l'aviation israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth et à Baalbeck.KEYSTONE/EPA/WAEL HAMZEH

ATS
AFP

ATS et AFP

21 octobre 2024 à 18:41, mis à jour à 22:56

Temps de lecture : 4 min

Dans la soirée, une nouvelle attaque a été menée sur la banlieue sud de Beyrouth, selon l'agence de presse libanaise ANI, après un appel de l'armée à en évacuer des secteurs. Elle a fait trois morts, selon des secouristes affiliés au Hezbollah.

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de six personnes tuées, dont un enfant, à Baalbeck, dans l'est, et de quatre secouristes liés au Hezbollah morts en 24 heures dans le sud dans des raids israéliens.

"Dizaines de millions de dollars"

L'armée israélienne a affirmé avoir visé un bunker de la formation islamiste contenant "des dizaines de millions de dollars" dans le cadre d'une "série de frappes de précision contre les intérêts financiers du Hezbollah".

Plus tôt, elle avait indiqué avoir frappé près de 30 cibles liées à l'organisme financier Al-Qard al-Hassan, proche du Hezbollah, contre lequel elle a entamé des frappes dimanche à travers le Liban.

La formation islamiste libanaise a elle revendiqué des tirs de roquette sur une base des services de renseignements israéliens dans la "banlieue de Tel-Aviv". L'armée israélienne a annoncé qu'environ 170 projectiles avaient été tirés par le Hezbollah depuis le Liban.

S'appuyer sur une résolution de l'ONU

En visite à Beyrouth, l'émissaire américain, Amos Hochstein, a affirmé que Washington oeuvrait pour un règlement "au plus vite" du conflit, en s'appuyant sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avait acté la fin de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006.

La résolution stipule que seules les forces de maintien de la paix et l'armée libanaise soient déployées dans le sud du Liban, dont elle prévoit le retrait des forces armées non étatiques.

M. Hochstein a déploré que personne n'ait rien fait" pour la "mettre en oeuvre". Le Hezbollah a de fait maintenu une présence dans le sud du Liban, où Israël a lancé une offensive terrestre le 30 septembre.

Il a aussi affirmé qu'il n'était "pas dans l'intérêt du Liban" de lier son sort "à d'autres conflits dans la région", en allusion à l'engagement du Hezbollah à continuer à combattre Israël tant que se poursuivrait son offensive contre son allié du Hamas dans la bande de Gaza.

Blinken mardi en Israël

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, doit entamer mardi en Israël une nouvelle tournée au Proche-Orient, pour tenter de relancer les négociations indirectes en vue d'un cessez-le-feu à Gaza, et éviter une escalade régionale. Cela alors qu'Israël a juré de riposter à l'attaque de missiles lancée sur son sol par l'Iran le 1er octobre.

La police israélienne a annoncé lundi avoir arrêté sept Israéliens accusés d'espionnage pour le compte de Téhéran.

Finul: Berlin veut des explications

L'Allemagne a pour sa part demandé à Israël des explications après que la Force de paix de l'ONU au Liban a dénoncé dimanche la destruction "délibérée" par l'armée israélienne d'une de ses tours d'observation.

La Finul avait la semaine dernière dénoncé des tirs israéliens "répétés" sur ses positions.

L'ONU condamne Israël

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a condamné lundi les "dégâts considérables aux installations civiles" causés par les attaques israéliennes ayant visé le groupe Al-Qard al-Hassan..

Soumise à des sanctions américaines, cette institution financière fait partie du réseau d'associations, écoles et hôpitaux mis en place par le Hezbollah dans ses bastions de la banlieue sud de Beyrouth, du sud et de l'est du Liban.

Israël poursuit parallèlement ses opérations terrestres dans le sud du Liban, dont elle veut repousser le Hezbollah pour permettre le retour d'environ 60'000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs de roquettes du mouvement libanais depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023.

Des combats faisaient rage dans le village frontalier de Aïta el-Chaab, où l'armée israélienne a dynamité des maisons, selon l'ANI. Le Hezbollah dit avoir visé des soldats israéliens dans ce village.

Près de 1500 morts

Au moins 1489 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. A la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700'000 déplacés.

Une frappe israélienne visant une voiture a par ailleurs fait deux morts à Damas, a indiqué le ministère syrien de la Défense. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une cérémonie se tenait à proximité à la mémoire du chef du Hamas Yahya Sinouar, assassiné par des soldats israéliens dans la bande de Gaza le 16 octobre.

Gaza: "fui sans rien emporter"

Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive dans le secteur de Jabalia, dans le nord, où elle affirme vouloir venir à bout de combattants du Hamas.

Quatre Palestiniens ont été tués lundi dans des bombardements, selon la Défense civile. Des témoins ont affirmé que l'armée avait fait exploser plusieurs maisons à Jabalia.

Des dizaines de milliers de personnes ont fui cette région, où environ 400'000 personnes étaient piégées la semaine dernière, selon l'Unrwa, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.

"Il y avait des bombes fumigènes et des grenades assourdissantes, nous avons fui avec nos enfants sans rien emporter, ni lait, ni couches, ni couvertures ou matelas", a raconté à l'AFP Shaima Naseer, une trentenaire venue chercher refuge dans la ville de Gaza, sa fillette de neuf mois dans les bras.

"Recoloniser la bande de Gaza"

De l'autre côté de la frontière, plusieurs centaines de militants israéliens d'extrême droite, dont des députés et ministres, ont manifesté pour le retour des colons juifs dans le territoire palestinien ravagé.

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a affirmé qu'il continuerait à se battre malgré la mort de son chef, Yahya Sinouar.

Au moins 42'603 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

  • Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive dans le secteur de Jabalia, dans le nord, où elle affirme vouloir venir à bout de combattants du Hamas. Quatre Palestiniens ont été tués lundi dans des bombardements, selon la Défense civile.KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER