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Proche-Orient. La CPI émet des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant

La Cour pénale internationale (CPI) a émis jeudi des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif. Motifs: crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

La CPI accuse Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu’au 20 mai 2024 (archives).KEYSTONE/AP Pool European Pressphoto Agency/ABIR SULTAN

ATS
AFP

ATS et AFP

21 novembre 2024 à 13:14, mis à jour à 14:52

Temps de lecture : 2 min

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n’importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l’arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d’avoir «perdu toute légitimité» avec ses mandats d’arrêt «absurdes».

«La Chambre a émis des mandats d’arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu’au 20 mai 2024 au moins, jour où l’accusation a déposé les demandes de mandats d’arrêt», a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d’arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La cour «a émis à l’unanimité un mandat d’arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé 'Deif', pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l’État d’Israël et de l’État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023».

Classés «secrets»

Les mandats d’arrêt ont été classés «secrets», afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour. Mais la CPI «considère qu’il est dans l’intérêt des victimes et de leurs familles qu’elles soient informées de l’existence des mandats».

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés à Gaza. M. Khan a également demandé des mandats d’arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort. Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d’arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

«Pas légitime»

«C’est un jour noir pour [la CPI], qui a perdu toute légitimité à exister et à agir», réagi le Ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar sur son compte X. Le tribunal de La Haye "s’est comporté comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes œuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", ajoute M. Saar, pour qui la Cour a émis des ordonnances absurdes sans en avoir l’autorité».