Borloz veut des améliorations fortes
L’école inclusive n’est pas remise en cause sur son principe mais dans son application, selon un sondage
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3 mai 2023 à 04:01
Formation » Parmi les sujets chauds, voire brûlants, qui ont concouru à l’échec de la socialiste Cesla Amarelle lors des élections cantonales du printemps 2022, l’école inclusive ou le Concept 360 degrés pour les élèves à besoins particuliers a toujours figuré en bonne place. En reprenant le Département de la formation, le PLR Frédéric Borloz s’est attaché à calmer les esprits. Mardi à Villeneuve, le conseiller d’Etat a livré le premier volet de son action sur l’école inclusive, «un exercice de transparence», selon sa formule.
Ceux qui attendaient des annonces claires avec un calendrier précis et des moyens financiers importants ont été déçus. Il s’agissait pour le chef du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF) de commenter les résultats d’un sondage mené auprès des directions d’établissements, des doyens, et de 15 visites sur le terrain. Sur cette base, quatre axes de travail sont formulés avec la volonté de pouvoir communiquer le plan d’action concret à la rentrée.
Réalisé par l’Unité de recherche pour le pilotage des systèmes pédagogiques entre le 7 décembre et le 16 janvier, le sondage totalise 35 questions. Il s’adressait aux directions et cadres, en excluant donc les enseignants. Un choix dû aux difficultés de questionner 10 000 personnes, selon le conseiller d’Etat qui s’est félicité du taux de réponse (97% pour les directeurs, 53% pour les doyens).
Nouveau paradigme
Selon le sondage qui voulait «chiffrer le ressenti collectif», pas moins de 93% des personnes interrogées accueillent positivement l’école inclusive qui s’adapte à l’élève, mais elles relèvent que la charge de travail augmente fortement avec le Concept 360 degrés. A 85%, elles estiment que la formation n’est pas suffisante pour mettre en œuvre correctement ce «changement de paradigme».
Les délais pour réaliser les dispositifs nécessaires sont souvent beaucoup trop longs. «Il faut parfois attendre deux ans et l’élève a déjà quitté la classe, à une époque où l’on déménage beaucoup. C’est quand même ennuyeux», a reconnu Laure Dessemontet, directrice de l’évaluation et de la planification de l’éducation (DEPE). Les difficultés rencontrées par le corps enseignant avec les parents ont aussi été mises en exergue, alors que les problèmes de comportement de certains élèves sont revenus comme un leitmotiv.
Devant la presse, Frédéric Borloz s’est gardé de tout propos trop tranché. Répétant que «la société change», il a confirmé l’importance et la valeur de l’école inclusive à l’heure par exemple où les élèves avec des troubles autistiques sont en augmentation. Cette avancée sociale n’est donc pas contestée dans son principe, mais elle devra changer dans son application. Changer, mais dans quelle ampleur? Sur ce point notamment, le ministre se laisse de la marge, parlant parfois «d’ajustements», puis «de fortes améliorations attendues» ou «de pas mal d’éléments à corriger».
Interrogé sur la question des moyens financiers, Frédéric Borloz tient à rappeler son «côté économe». «Dire qu’il y a un manque de moyens, c’est un pléonasme», lance-t-il, avant de concéder: «Si on doit mettre le paquet, c’est maintenant.» Cette difficulté à cerner exactement l’état d’esprit du ministre est apparue aussi lorsqu’il a admis qu’outre le sondage rassurant, il avait écouté des témoignages d’enseignants «épuisés, démunis et désespérés». Face à ces réalités du terrain, il a appelé à «ne pas se mentir, à ne pas se voiler la face».
Plateforme de dialogue
Pour l’heure, quatre thématiques sont mentionnées comme axes de travail: l’entrée dans la scolarité, un focus particulier sur les 9e-11e, les difficultés de comportement et le soutien à l’encadrement scolaire. Frédéric Borloz ne compte pas organiser des Assises sur l’école inclusive comme le demandent les syndicats, la participation se fera via une plateforme de dialogue et d’échange. Si les contacts avec les syndicats n’ont pas été très nombreux, le responsable PLR a pointé du doigt la fonction publique qui manifeste dans la rue et le considère comme «le grand méchant», ce qui ne facilite pas les relations.
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