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Les masters interdisciplinaires ont le vent en poupe à l’Université de Fribourg

L’Alma mater opte de plus en plus pour l’interdisciplinarité dans son offre de masters

L'Unifr a créé huit nouvelles formations interdisciplinaires ces cinq dernières années. © Aldo Elena

Yvan Pierri

Yvan Pierri

28 novembre 2023 à 22:55

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » L’Université de Fribourg promeut les voies d’études qui mélangent les théories et les approches de différents domaines. Elles se distinguent des masters plus traditionnels en s’éloignant de la spécialisation. Ces cinq dernières années, pas moins de huit nouvelles formations interdisciplinaires ont été proposées par l’institution fribourgeoise. Une évolution clairement souhaitée par les dirigeants de l’université, comme l’explique Marius Widmer, responsable de la communication de l’institution: «Le rectorat a favorisé la création des filières interdisciplinaires avant tout au niveau master à l’aide d’un fonds spécifique.»

L’Université de Fribourg a même inscrit cette volonté dans sa stratégie à long terme, visant à établir un plan administratif sur dix ans. «Nous sommes persuadés que dans un monde toujours plus spécialisé, des gens qui savent naviguer entre les spécialistes et le reste de la population deviennent d’autant plus importants.» En matière de création de nouvelles voies estudiantines, l’Université de Fribourg procède avec un esprit d’optimisation: «Avant de financer et de lancer un nouveau programme, un projet doit démontrer à la fois sa pertinence et son potentiel pour trouver un public», assure Marius Widmer.

Un monde numérique

Les nouveaux masters sont en outre élaborés à l’initiative des professeurs et chercheurs ainsi que sur la base de leurs compétences. Par conséquent, le rectorat emploie le plus souvent des ressources déjà disponibles. «Parfois, l’ajout d’un nouveau programme est aussi le fruit de la création d’un centre ou d’un institut souvent créé grâce à des moyens tiers obtenu par nos chercheurs.» Les financements sont généralement obtenus via des fonds de recherche ou des collaborations avec les secteurs privés et publics. Selon Marius Widmer, c’est surtout l’université qui investit son argent dans la création de nouveaux masters: «Le rectorat encourage directement le lancement des programmes qu’il juge compatibles avec ses objectifs.»

Parmi les buts, on discerne une volonté de se mettre au diapason des évolutions technologiques. Par exemple, trois des huit nouveaux masters interdisciplinaires tournent autour des nouvelles technologies. «La numérisation joue un rôle toujours plus prépondérant dans tous les domaines professionnels et sociaux. Une formation de base en informatique et en compétences numériques semble d’autant plus importante», observe Marius Widmer.

Une opinion que partage également David Bozzini, initiateur avec ses collègues des unités de science des religions, de sociologie et d’informatique, du master nommé «Digital society». Ce programme étudie avec la perspective des sciences sociales la numérisation de la société: «Il nous semble primordial d’avoir des personnes pour comprendre les phénomènes sociaux liés au numérique. Des chercheurs en sciences sociales ont déjà essayé de le faire mais ils étaient relativement peu outillés pour un travail qui nécessite tout de même une certaine connaissance dans le domaine», analyse le professeur d’anthropologie. C’est précisément ce savoir qu’est censé apporter le nouveau master lancé lors de cette rentrée universitaire. Ainsi, en plus des cours en sciences sociales, la formation propose des cours d’introduction en informatique. «Nous donnons à ceux qui viennent d’autres horizons des bases sur cette discipline mais nous ne formons pas des informaticiens», nuance toutefois l’anthropologue, insistant sur le fait que le programme a surtout pour vocation de proposer une approche critique et réflexive.

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