L’école d’infirmières à plein régime
La Haute école de santé de Fribourg se prépare à appliquer l’initiative pour des soins infirmiers forts
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30 septembre 2022 à 13:39
Interview» Le 28 novembre 2021, l’initiative fédérale pour des soins infirmiers forts était acceptée par 61% de la population suisse. Objectif: assurer dans notre pays un nombre suffisant de soignants pour affronter les besoins croissants dans le domaine. Reste maintenant à appliquer la volonté populaire. Mi-septembre, le Conseil des Etats a approuvé une première étape axée sur la formation. Concrètement, la Confédération et les cantons soutiendront les hautes écoles ou les institutions de santé qui assurent l’encadrement des étudiants sur le terrain à hauteur d’environ un milliard de francs sur une période de huit ans. Décryptage avec Nataly Viens Python, directrice depuis 2017 de la Haute école de santé de Fribourg (HEdS-FR).
L’initiative pour des soins infirmiers forts vise notamment à augmenter massivement le nombre d’étudiants dans la branche. La HEdS-FR est-elle capable d’absorber cette hausse?
Nataly Viens Python: Nous allons pouvoir nous adapter à cette hausse dans la mesure où nous le faisons déjà. Depuis 2015, le nombre d’étudiants à la HEdS-FR a augmenté de 44%. Par ailleurs, en 2017, l’Organisation du monde du travail du canton de Fribourg pour les domaines de la santé et du social avait montré dans une étude que le degré de couverture des besoins annuels en personnel dans le domaine des soins ne s’élèverait, d’ici 2025, qu’à 57,4%. Nous savions donc qu’il faudrait une progression. Et cette progression, nous l’avons anticipée. Mais évidemment, il faudra des ressources complémentaires.
Le bâtiment Mozaïk installé sur le Plateau de Pérolles à Fribourg, qui héberge notamment la HEdS-FR, a été inauguré en 2018. Sera-t-il assez grand?
Dans nos anciens locaux situés à la route des Cliniques, nous avions des volées de 80 à 90 étudiants. Désormais, nous avons des volées allant jusqu’à 150 ou 160 étudiants. Ce superbe bâtiment Mozaïk atteint donc déjà ses limites, particulièrement en ce qui concerne le centre de simulation. Mais nous essayons de trouver des solutions, et des options se dessinent, notamment en associant les différentes professions de la santé qui ont besoin d’environnements pédagogiques de haut niveau.
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En pourcent, l’augmentation du nombre d’étudiants à la HEdS-FR depuis 2015
Selon Rachel Bourguet, présidente de la section fribourgeoise de l’Association suisse des infirmiers, il n’y a actuellement pas assez de places de stage sur le terrain. Que faire?
En matière de places de stages, nous sommes effectivement à un seuil limite. La Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS) nous a soutenus ces dernières années pour encourager les institutions de santé à accueillir des étudiants. Mais certaines traversent des périodes de crise et il est plus difficile pour elles d’accueillir des stagiaires, il faut avoir une certaine souplesse pour préserver une qualité de formation. Nous aurions aussi aimé que soient ajoutées, dans le projet de loi découlant de l’initiative, une disposition permettant de reconnaître comme formation pratique des activités pédagogiques telles que celles pratiquées dans notre centre de simulation, avec des patients simulés et autres approches. Cet ajout n’a pas été retenu dans la loi. Mais il pourrait être repris dans des ordonnances. Nous avons aussi proposé de nouveaux types de stages pour élargir l’entendue de la pratique infirmière, par exemple dans des cabinets interprofessionnels ou des structures comme Espacefemmes.
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