Un Marlinois père de l'horloge Tissot de La Chaux-de-Fonds

Horlogerie » Le soleil de janvier darde ses rayons sur la campagne marlinoise. Tandis que je m’approche de l’entrée, une petite chatte à l’air affable et à la robe couleur lièvre s’approche pour réclamer une caresse. Sans doute la maîtresse des lieux. A moins que ce rôle ne revienne à son propriétaire, un jeune trentenaire qui s’en vient m’accueillir. Il mesure environ 1 m 80, et il arbore un regard bleu qu’encadrent une monture noire, des cheveux châtains et une barbe brune. Lui aussi a l’air affable. Avec peut-être une pointe d’appréhension.

Son nom: Loïc Chatton. Voilà quelque temps déjà que la presse romande parle de lui. «Je vous avoue que je n’ai pas encore l’habitude, je ne sais pas trop comment on doit se comporter dans le cadre d’une interview», m’avoue-t-il pourtant, avec une modestie sincère. A la différence de son homonyme biennois du FC Breitenrain Bern, Loïc Chatton est Fribourgeois, et designer de métier. Et en décembre dernier, une horloge monumentale de sa conception a été inaugurée en grande pompe sur la place de la Gare, à La Chaux-de-Fonds.

La passion du design

Cette horloge, c’est avant tout l’histoire d’une reconversion couronnée de succès. «Je viens du domaine dentaire à la base», raconte le jeune homme originaire de Léchelles. «Mais j’ai toujours aimé le design. Et avec mon CFC de technicien-dentiste, j’ai pu me former au design d’objets horlogers à l’Ecole d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds (EAA-CIFOM)». Un cursus et un lieu qui résonnent avec l’histoire familiale, puisque l’arrière-grand-père de Loïc Chatton, un certain Paul Vermot, était lui-même propriétaire d’une fabrique de montres dans la capitale du Pays horloger. Retour donc en terre neuchâteloise, où une remarque bien sentie d’un conseiller fédéral va mener l’aspirant designer d’alors sur la voie de la notoriété.