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Canton

Nouvel exercice solide pour la BCF

Malgré des défis, la Banque cantonale de Fribourg a réalisé un 29e exercice record consécutif en 2022

Nouveau président du conseil d’administration de la BCF, Alex Geissbühler accompagnait le président de la direction générale Daniel Wenger lors de la présentation des résultats aux médias.

 Thibaud Guisan

Thibaud Guisan

10 février 2023 à 02:01

Economie » Pour la Banque cantonale de Fribourg (BCF), la cuvée 2022 est considérée comme bonne. L’établissement sort en effet son épingle du jeu, puisqu’il réalise un 29e exercice record consécutif. «Comme ancien sportif, j’aime les records, même si cela ne constitue pas la première des priorités. Nous voulons profiter de la base solide pour poursuivre notre chemin couronné de succès, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers», a lancé Alex Geissbühler, le nouveau président du conseil d’administration de la BCF, hier matin, devant les médias.

L’ancien athlète reconverti dans la finance a relayé Albert Michel à la présidence de la BCF. Il accompagnait Daniel Wenger, président de la direction générale, pour présenter le dernier exercice de l’établissement bancaire. Résultat des courses: la BCF, actionnaire minoritaire de la société éditrice de La Liberté, voit son résultat opérationnel, déterminant pour évaluer la performance d’une banque, progresser de 6,4%. Il s’établit à 173,8 millions de francs. En hausse de 4,5%, le bénéfice net atteint 141,1 millions de francs, après une attribution de 25 millions de francs aux réserves pour «risques bancaires généraux» et des impôts de 7,6 millions de francs.

Dépôts en recul

Le bilan atteint 27,3 milliards de francs, en recul de 2,5%. Les dépôts de la clientèle ont diminué de 700 millions de francs. Ils s’élèvent à 16,1 milliards de francs (–4,4%). «Une partie de l’argent a été transférée dans des placements à terme, de gros montants ont été transformés en mandats de gestion de fortune et il y a eu une sortie de fonds, sans doute partis à la concurrence», analyse Daniel Wenger.

Le président de la direction indique que la BCF avait connu un afflux d’argent important les années précédentes. «Ce qui est fort réjouissant, c’est l’augmentation de l’épargne de 300 millions de francs, importante pour le refinancement des prêts hypothécaires.»

A l’actif du bilan, les avances à la clientèle progressent de 3,9%, à 21,6 milliards de francs. Cette augmentation provient essentiellement des créances hypothécaires. Ces dernières, activité phare de la BCF, atteignent 18,3 milliards de francs (+3,5%). Dans le domaine immobilier, la banque constate une évolution avec la hausse des taux hypothécaires. «Les conditions d’octroi n’ont pas changé, mais la demande ralentit un peu. Les acheteurs prennent plus de temps avant d’acquérir une maison ou un appartement. Cela freine la réactivité et la prise de décision immédiate», observe Daniel Wenger.

Les produits d’exploitation de la BCF s’élèvent à 310,1 millions de francs (+12,3%). Principale source de revenus, les opérations d’intérêts génèrent 254,3 millions de francs (+11,6%), grâce au volume de crédits octroyés en 2022 et à la fin des taux négatifs appliqués par la Banque nationale suisse. Le résultat des opérations de commissions et de prestations de service augmente de 14,9%, à 40,1 millions de francs.

Le résultat des opérations de négoce, composé essentiellement des produits des devises, changes et métaux précieux, s’élève à 10,9 millions de francs (+12,4%). «Nos activités de base se portent très bien, avec une croissance dans tous les secteurs. Avec un portefeuille de crédits en hausse, nous avons été attentifs à avoir une croissance qualitative. Nous ne voulons pas faire de compromis au niveau des risques», assure Daniel Wenger.

Investir pour l’avenir

De leur côté, les charges d’exploitation progressent pratiquement dans la même proportion que les produits (+12%), à 113,5 millions de francs. «Cette évolution, qui s’inscrit dans le cadre du budget, souligne la volonté de la banque d’investir pour l’avenir», précise la BCF, qui se dote d’une nouvelle organisation (lire ci-dessous) et qui travaille à la digitalisation de ses processus et à la modernisation de ses succursales. Grâce à ces résultats, la banque versera 64,6 millions de francs au canton, aux communes et aux paroisses. Ce montant comprend les impôts, la rémunération du capital de dotation, ainsi que celle de la garantie de l’Etat.

Du côté des crédits Covid, cautionnés par la Confédération pour soutenir les entreprises face aux effets de la pandémie, plus de 50% des prêts ont été remboursés, expose Daniel Wenger. Le montant des crédits à rembourser est d’environ 155 millions de francs.

Pour 2023, la BCF reste prudente, notamment face aux incertitudes géopolitiques. «Pour le moment, les signaux en Suisse et dans le canton sont très bons. Nous allons intensifier nos contacts avec les entreprises pour savoir comment les aider et les soutenir dans leurs démarches, mais aussi avec nos clients privés. Le conseil est encore plus important dans les moments difficiles. Nous allons garder nos succursales et nos guichets, qui sont un point de contact essentiel», conclut Daniel Wenger.

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