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Canton

L’étude du site éolien séduit les partis

Courtepin et Misery-Courtion voteront le 12 mars pour ou contre une étude. Les partis lacois sont pour

En 2021, La Sonnaz a déjà promis le parc à un futur crépusculaire.

Stéphane Sanchez

Stéphane Sanchez

3 mars 2023 à 02:01

Collines de La Sonnaz » «Etes-vous favorable à l’étude de projet d’implantation d’un parc éolien sur le site Les Collines de La Sonnaz?» C’est la question à laquelle les citoyens de Courtepin et de Misery-Courtion pourront répondre, lors d’une votation le 12 mars prochain. Ce vote consultatif, qui n’a pas force contraignante pour «les autorités», ne laisse que deux réponses possibles: «oui» ou «non», indiquent les conseils communaux dans le message transmis avec le matériel de vote. Ce sera «oui», si les citoyens suivent l’avis des partis politiques du district.

Le comité des Verts du Lac a déjà communiqué son soutien à «une évaluation approfondie du site et recommande un vote favorable à l’étude de projet» (La Liberté du 1er mars). Contactés par La Liberté, les socialistes partagent cet avis: «Toute étude qui introduira de l’objectivité dans ce sujet est bienvenue», estime Chantal Müller, coprésidente du PS lacois, confirmant une information des Freiburger Nachrichten de mercredi. «Nous sommes pour une énergie durable, aussi dans le canton. Mais il faut soigneusement examiner si le site et le rendement font sens, ainsi que les effets sur l’environnement et les humains. Bref, il faut étudier le pour et le contre.»

«Une base de décision»

A droite aussi, la perspective d’une étude est privilégiée: «On la soutient majoritairement, pour que les gens puissent mieux s’informer. Mais cela ne veut pas dire que nous soutiendrons le projet. Cela dépendra du résultat», confie Dominic Tschümperlin, président du Centre lacois – tous les partis émettent d’ailleurs la même réserve, en distinguant étude et réalisation du projet.

Pour son homologue UDC, Flavio Bortoluzzi, l’étude permettrait de sortir «de l’idéologie» et d’examiner le projet sous l’angle de la durabilité, de l’écologie et de l’économie. «Nous sommes pour une énergie continue et sûre. Le courant mixte, avec l’éolien, est donc acceptable. Le site d’implantation doit répondre à des critères économiques et de durabilité: il doit y avoir du courant, et cela doit être rentable. L’étude donnera une base de décision pour la suite.»

Le PLR du Lac regarde aussi l’éolien comme une source d’autonomie énergétique et recommande l’étude, «pour connaître le potentiel du site et pour pouvoir juger l’ensemble des impacts, et ensuite décider en connaissance de cause», indique Markus Ith, responsable politique du PLR lacois.

Le Parti vert’libéral du district regarde cette étude comme «une possibilité de dire oui ou non à la fin». «Par principe, nous sommes bien sûr favorables à l’énergie éolienne. Il est également évident que si les études, y compris d’impact, disent qu’un projet en particulier n’a pas de sens, nous pouvons nous y opposer», note Roger Brönnimann.

Exécutifs défavorables

De leur côté, les deux conseils communaux ont une position commune: ils sont défavorables à l’étude. Ils estiment en effet que le «cadre actuel» – soit l’inscription du parc des Collines de La Sonnaz au plan directeur cantonal – «est vicié» et rappellent qu’ils ont demandé officiellement au Conseil d’Etat de «reprendre» cette planification «depuis le début», lit-on dans le message adressé aux citoyens. Les deux exécutifs disent soutenir «la mise en œuvre du mandat Fattebert», déposé par dix députés et cosigné par 52 députés, qui demande la révision de la planification éolienne.

En favorisant une étude, les partis politiques lacois ne valident-ils pas indirectement le volet éolien actuel du canton? Pour les sections lacoises du Centre, de l’UDC et du PVL, cette question sort du domaine de la votation. Du côté du PLR, Markus Ith s’interroge: «Est-ce qu’on aurait dû faire des études de terrain avant de définir les sites ou, à l’inverse, définir les sites puis les confirmer (ou pas)? C’est un peu l’œuf et la poule. L’étude soumise au vote du 12 mars pourrait servir d’outil pour retirer ce parc du plan s’il ne fait pas sens, en raison du rendement ou de l’impact, notamment sur les habitants. Mais sans résultats concrets, on ne peut pas le déterminer.»

Un parc déjà amputé

Du côté du PS lacois, enfin, la confiance est plutôt de mise: «Le canton estime que ce site a un potentiel et il ne l’a pas fait sans raison ou au hasard. J’ai assez confiance dans toutes ces démarches. Pourquoi aurait-on peur d’une étude qui montrerait les forces et les faiblesses du projet? Sur quelle base pourrait-on dire que c’est (ou que ce n’est pas) un bon site? Pour répondre, il faut une base objective. C’est notre opinion. Sinon, c’est qu’on est opposé par principe aux éoliennes», note Chantal Müller.

Les citoyens de La Sonnaz ont déjà refusé le développement du parc des Collines de La Sonnaz par 265 non, 4 abstentions et 2 oui en 2021. L’Exécutif de Belfaux – commune aussi touchée par ce parc – se rallie au mandat Fattebert et juge «qu’un vote consultatif n’est pas pertinent dans le contexte actuel», rappelle Muriel Frésard, syndique de Belfaux.

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