Les autorités ont droit aux escargots
La tradition aurait 400 ans: tous les ans à la mi-carême, les capucins invitent le Conseil d’Etat à manger des gastéropodes. Avec une choucroute pour faire passer.
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Patrick Chuard
31 mars 2022 à 21:56
Tradition » Manger des escargots fait partie des incontournables pour les autorités fribourgeoises. Le Conseil d’Etat est allé déguster les limaçons au couvent des Capucins de Fribourg, mercredi. Comme chaque année à la mi-carême. «Cette invitation se fait depuis longtemps, excepté pendant les deux années de pandémie. Cela remonte probablement à la fondation du couvent il y a 400 ans», explique le père gardien de la communauté, Abhishek Gali. Président du gouvernement, Olivier Curty a appris à aimer les bigorneaux. «J’y ai été invité pour la première fois il y a quatorze ans comme vice-chancelier. C’est sympathique et original… Et pour les convives qui n’aiment pas, il y a une choucroute pour faire passer», fait-il remarquer.
Un bref sondage à la sortie montre que les gastéropodes ont plutôt bien passé. «Je relève d’une grippe et c’est une des premières choses solides que je mangeais. En temps normal, j’en aurais mangé plus que sept», avoue Sylvie Bonvin-Sansonnens. Didier Castella s’est régalé: «Les escargots au beurre apprêtés par les capucins étaient autrefois réputés. Mon papa, qui était inspecteur forestier, se réjouissait quand il pouvait aller en manger au couvent.» Jean-François Steiert et Romain Collaud, excusés pour le repas, ont échappé à l’épreuve culinaire.
Chez les cordeliers…
Ce festin d’élus dans un couvent n’est pas unique dans l’année: le 24 février, date du Jeudi gras, ce même Conseil d’Etat était invité par le couvent des Cordeliers à manger la choucroute. Sans escargots cette fois-ci. «Cette invitation est également un héritage ancien dont on ne connaît pas bien l’origine», explique Danielle Gagnaux-Morel, chancelière d’Etat.
Les autorités de la ville sont également conviées. Excusé cette année, le syndic de Fribourg, Thierry Steiert, avoue apprécier cette rencontre annuelle: «Ces traditions datent d’une époque où les autorités avaient davantage de temps pour les plaisirs de la table, mais les communautés religieuses sont de première importance à Fribourg. C’est une belle tradition.»
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