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Canton

Ensemble autour du fil

Fil en troupe fait, au crochet, un sapin de Noël pour colorer Estavayer durant les fêtes

Soirée avec l'association Fil'en troupes pour un reportage sur leurs activités (crochets) photo: Lib / Charles Ellena, Estavayer, 15.11.2022CHARLES ELLENA/Charles Ellena / La Liberté

 Chantal Rouleau

Chantal Rouleau

17 novembre 2022 à 02:01

Broye » «La laine, c’est ma vie. C’est ma grande passion.» Crochet et laine entre les doigts, Karine Lay discute sans lâcher son ouvrage, les mains continuellement en mouvement. Avec Monica Castaldi, elle a créé à Estavayer l’association Fil en troupe, qui réunit une douzaine de femmes passionnées de tricot, crochet ou encore macramé. Depuis septembre 2021, elles se réunissent deux fois par mois pour échanger autour de leur passion.

«Nous avions toutes les deux de notre côté l’idée de former un groupe pour se retrouver autour du fil. Nous en avons discuté ensemble et, deux mois plus tard, l’association est née», explique Monica Castaldi. Karine Lay renchérit: «A deux, nous sommes toujours plus fortes.»

Si chacune des membres avance sur ses pièces personnelles lors des rencontres, celles qui le veulent peuvent œuvrer sur un projet commun. Le groupe travaille ainsi actuellement, et presque depuis un an, sur un grand sapin de Noël fait au crochet, qui sera exposé dans le cadre du traditionnel itinéraire des crèches dès le 3 décembre dans la cité à la Rose.

Sapin de 2,30 mètres

Les balles de laine rouge, bordeaux, blanc et de différentes teintes de vert sont ainsi à l’honneur. Chacune se met au travail pour confectionner des grannys, soit des carrés d’environ 15 cm sur 15 qui composeront le sapin. «Nous avons commencé le montage et avons remarqué qu’il nous manquait quelques carrés», indique Monica Castaldi, son ouvrage prenant forme entre ses mains.

Les carrés ont en effet été assemblés et seront installés sur une structure métallique de la forme d’un sapin. Formé d’environ 330 grannys, l’arbre atteindra 2,30 mètres, sans l’étoile, qui est aussi crochetée. Et pour décorer ce sapin déjà bien coloré, les membres de l’association ont confectionné des boules de Noël. «Les voici», s’exclame l’une d’entre elles en vidant un sac au centre de la table. Bonhommes de neige en pain d’épices et diverses boules font leur apparition.

L’œuvre sera installée sous le préau devant l’Hôtel de ville et fera partie d’une forêt enchantée. Il y aura notamment des rennes en bois munis de bonnets faits au crochet, ainsi que des lanternes de laine. «Nous avons des idées plein la tête», souligne Karine Lay, qui aimerait recouvrir de laine «toutes les choses moches de la ville».

En papotant, les femmes poursuivent leur travail dans la bonne humeur. «L’objectif, c’est d’être ensemble. Pour moi, qui ne peux plus travailler pour des raisons de santé, cela me permet de retrouver un lien social», témoigne Claudine Corminbœuf, qui fait du crochet et du tricot depuis plusieurs années. Elle montre sur son téléphone portable différentes pièces réalisées: jeux pour enfants, animaux, livres ou encore sacs à main. «On peut tout faire. Pour moi, c’est presque devenu une drogue», confie celle qui s’adonne à cette activité deux à trois heures par jour.

«C’est notre spécialiste. Elle est très minutieuse», souligne sa voisine de table Maria Casey. Venue d’Yverdon pour l’occasion, cette dernière est, selon ses dires, une novice. «Je détestais le crochet à l’école. Mais Monica, qui est une de mes meilleures amies, m’a entraînée dans l’aventure et je me suis prise au jeu. C’est relaxant», commente-t-elle.

Beaucoup de plaisir

Un peu plus loin, Lou Andreoli est concentrée sur son ouvrage. Agée de treize ans, elle est la benjamine du groupe. Avant de joindre l’association, elle s’est initiée au crochet sur Youtube. «Puis ma mère a entendu parler de Fil en troupe et je suis venue pour voir comment cela se passait. Finalement, je suis restée», sourit-elle timidement. Elle avoue qu’aucune copine de sa classe n’est intéressée par cette activité. «J’ai essayé d’apprendre à ma meilleure amie, mais cela ne lui a pas trop plu», raconte-t-elle.

Chacune des membres du groupe a son niveau et travaille à son rythme. «C’est ce qui est bien. Il n’y a aucune compétition», remarque Maria Casey. Isabel Pereira, qui fait du crochet depuis toute petite, approuve: «Il n’y a pas de contrainte, pas d’obligation. C’est beaucoup de plaisir.»

L’heure avance et certaines ont terminé leur granny. Elles s’habillent pour se rendre à Lully, où est actuellement entreposé le sapin de laine, pour y coudre les boules qui ont été réalisées. Si cette année le sapin sera exposé à Estavayer-le-Lac, il est possible qu’il y ait un tournus et qu’il passe par les autres villages de la commune les années prochaines.

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