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Canton

«Politique de bac à sable». Deux députés socialistes ne veulent plus de lui au conseil d’administration de Groupe E, Nicolas Kolly réagit

Dans La Matinale de la RTS, le conseiller national UDC Nicolas Kolly a défendu la position de son parti qui préconise un retrait de la Suisse de l’accord de Paris. Deux députés socialistes fribourgeois plaident pour son exclusion du conseil d’administration de Groupe E auprès du Grand Conseil.

D’après Nicolas Kolly, les députés socialistes lui en veulent notamment d’avoir été élu au Conseil national.Charles Ellena - archive

Victoria Martin

Victoria Martin

17 février 2025 à 16:53

Temps de lecture : 3 min

Le conseiller national UDC fribourgeois Nicolas Kolly, qui prônait lundi 10 février dans La Matinale de la RTS une sortie de la Suisse de l’accord de Paris, n’est plus légitime à siéger au conseil d’administration de Groupe E. C’est ce qu’affirment les députés David Bonny (ps, Sarine-Campagne) et Gaétan Emonet (ps, Veveyse), dans une question déposée ce lundi au Grand Conseil. Selon les élus, l’entreprise, en grande partie détenue par le canton, doit être dirigée par «des membres qui adhèrent pleinement à la politique climatique de la Confédération et du canton». Les élus socialistes qualifient les propos de Nicolas Kolly de «déconcertants».

Invité sur les ondes de la RTS, l’UDC fribourgeois avait évoqué l’accord de Paris en expliquant que «pour des raisons de souveraineté territoriale, il n’y a pas de raison de se plier à des accords qui vont plus loin que ce qu’a décidé la population suisse». Et d’ajouter: «Ils sont trop contraignants et la Suisse doit reprendre la main sur sa politique environnementale.» Il avait par ailleurs cité l’exemple du retrait des Etats-Unis de cet accord, le qualifiant de «trend mondial». Pour rappel, après la défaite de l’initiative des Jeunes Verts sur la responsabilité environnementale, l’UDC avait communiqué en faveur d’une sortie de la Suisse de l’accord de Paris.

La réaction de Nicolas Kolly, conseiller national fribourgeois UDC

N’est-il pas contradictoire de plaider pour une sortie de l’accord de Paris alors que vous êtes membre du conseil d’administration de Groupe E (principal acteur énergétique du canton) ?

Je n’ai pas plaidé pour une sortie de l’accord de Paris, j’ai rappelé la position de l’UDC sur la question qui n’est pas nouvelle, l’UDC s’était déjà opposée à cet accord au parlement. En tant que membre du conseil d’administration de Groupe E, j’ai participé au renouvellement de la stratégie d’entreprise en 2023. Elle vise à accélérer la transition énergétique, ce que je soutiens pleinement.

Dans une question déposée ce lundi au Grand Conseil, les députés David Bonny et Gaétan Emonet suggèrent que vous soyez remplacé au conseil d’administration de Groupe E par un membre qui adhère pleinement «à la politique climatique de la Confédération et du canton», que leur répondez-vous?

Cette question est de la pure agitation politicienne de bac à sable. Je pense qu’ils n’ont pas digéré la défaite du 9 février, ni le fait que j’ai été élu au Conseil national en prenant un siège au Parti socialiste. Avant mon élection au Conseil national, j’avais aussi combattu la loi climat cantonale tout en étant membre du conseil d’administration de Groupe E. Mais personne ne l’avait alors relevé. J’ai par contre soutenu l’été passé la loi sur l’électricité qui était bénéfique, en opposition à l’UDC. Je prends les positions que j’estime justes et n’ai pas de leçons à recevoir de ces deux députés.

Pourquoi avoir pris en exemple la politique climatique de Donald Trump, ouvertement climatosceptique, pour préconiser une sortie de cet accord?

Non, je n’ai pas repris les Etats-Unis comme exemple, j’ai uniquement rappelé la position de ce pays. En tant que politicien suisse, je me sens lié par les décisions du souverain (le peuple suisse, ndlr) qui avait accepté la loi sur la protection du climat en juin 2021 qui fixe l’objectif zéro net d’ici à 2050. Je constate simplement que les Suisses ont refusé les projets qui allaient plus loin. Par ailleurs, parmi les signataires de l’accord de Paris en 2016, seuls dix jouent encore le jeu. En matière de climat, la Suisse fait son travail mieux que beaucoup d’autres.