Edito. face aux abus dans l'Eglise, briser l’omerta et revoir la gouvernance

Edito » Selon les chercheurs de l’Université de Zurich, il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg. Et pourtant, le chiffre fait froid dans le dos. Les historiens mandatés notamment par la Conférence des évêques suisses pour enquêter sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique ont documenté plus de 1000 cas depuis le milieu du XX^e siècle dans notre pays. La grande majorité d’entre eux s’est déroulée dans le cadre de la pastorale. Mais le total des abus est bien plus important, car la loi du silence a tué dans l’œuf nombre de témoignages, et certains documents ont été détruits.

La responsabilité de l’Eglise est «très lourde». Ce n’est pas un contempteur athée qui le dit, mais l’évêque de Coire, ajoutant que les institutions catholiques doivent s’attaquer enfin à ce «problème systémique». ll est temps, en effet. Depuis une quinzaine d’années, les révélations se multiplient sur les affaires d’abus sexuels au sein du clergé. Mais, après avoir pratiqué pendant des décennies la politique de l’autruche, la hiérarchie catholique tarde à agir, préférant traiter chaque cas isolément alors qu’il faudrait couper le mal à la racine. Notamment en améliorant la formation des prêtres, souvent démunis face aux questions de sexualité.