Pierre Voélin, Fribourg
10 septembre 2024 à 00:00
On peut se demander ce que penseront les familles des otages prisonniers à Gaza quand, de ces otages, il ne restera que des corps percés de balles – beaucoup sont déjà sacrifiés! Leur impuissance à se faire entendre est terrible et leurs rendez-vous quotidiens sous les fenêtres de Bibi dépassent les bornes du pathétique.
Est-ce qu’il est interdit à tout honnête homme de chercher à comprendre ce que signifie une vie dans les tunnels du Hamas, ce réseau fortifié dont Tsahal est loin d’avoir exploré les étages, les nœuds, les bifurcations? Suffisait-il de croire que c’était le prix à payer pour qu’Israël soit quitte, et voie son chef, ce tyran odieux, perdu dans ses fantasmes de toute-puissance, entrer dans l’histoire la tête haute? Suffit-il de proclamer que l’Etat hébreu est un Etat de droit, démocratique, pour justifier l’épouvantable politique dont nous voyons les fruits pourris s’étaler chaque jour devant nous? Quant aux Américains, secours de ce pays, leur politique à courte vue d’hier les empêche d’y voir clair aujourd’hui. Leurs mains sont ligotées.
Contre qui luttons-nous sinon contre notre double? Le sinistre défenseur d’une «cause palestinienne» dévoyée, Yahya Sinwar, est comme le miroir de Netanyahou: leur rage à tous deux de ne rien vouloir négocier est parallèle, pas de «monnaie d’échange», sinon plus de morts. Qui peut croire que l’élimination du chef insaisissable mettra fin à la guerre? Qui peut croire que le Hamas sera empêché de nuire tant que les Palestiniens n’auront pas un lieu où jouir d’une indépendance, pour y exercer leur complète liberté politique?
Un papa de deux enfants, divorcé, dans La Liberté du 11 septembre: «J’attends qu’ils partent pour pleurer.» Pourtant il y a l’aide sociale. Et, elle devrait être utilisable comme une route ou une subvention. Nous payons des impôts pour les ...
