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Un logo ne peut faire de miracle


Antoine Geinoz, prés. Communauté romande du pays de Fribourg

Antoine Geinoz, prés. Communauté romande du pays de Fribourg

6 janvier 2025 à 00:00

Temps de lecture : 2 min

Avez-vous déjà remarqué comment les Alémaniques disent Fribourg? Non, ils n’aiment pas dire Freiburg! Très souvent, ils empruntent le nom français de la ville pour le prononcer en allemand: FribourG.

C’est que beaucoup d’Alémaniques n’aiment pas s’exprimer en langue allemande. Peut-être parce qu’ils sont encore marqués par la Seconde Guerre mondiale et qu’ils ont peur d’être confondus avec nos voisins du nord. Ou parce qu’ils sont trop attachés aux charmes du Schwytzerdütsch. Nous, Romands, éprouvons régulièrement la fâcheuse conséquence de cette aversion: quand nous faisons l’effort de parler allemand avec nos compatriotes, ils nous répondent… en français (s’ils ne switchent pas sur l’anglais!).

Freiburg, donc, ne fait guère partie du langage courant des Fribourgeois germanophones. Il est donc piquant d’apprendre que les autorités de la ville veulent ajouter cette graphie à leur carte de visite (La Liberté du 12.12.2024, «Fribourg tient à s’afficher bilingue»). On peut d’ailleurs se demander si l’opération nouveau logo n’est pas simplement une tentative de sauvetage d’une minorité en perdition: lors de l’adoption du logo actuel, en 2003, les germanophones représentaient plus de 20% de la population et le logo affichait la seule langue officielle de la commune. Aujourd’hui, ils sont 14,85%…

Les capitales du Valais, des Grisons et du canton de Berne s’affichent en une seule langue: pourquoi celle du canton de Fribourg devrait-elle absolument se distinguer? Si le «bilinguisme pragmatique» extrêmement généreux à l’égard de la minorité ne suffit pas à maintenir la proportion de germanophones à Fribourg, ce n’est pas un logotype qui va y parvenir.

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