Rahel Manolache, Fribourg
Aujourd’hui à 12:50
L’article sur le retrait furtif du préservatif non consenti du 10 décembre («Punir le retrait du préservatif») m’a appris que cette violence sexuelle traumatisante, qui concerne également des femmes dans leur vie privée et intime, est nommée stealthing. Une interdiction légale ne suffit pas pour faire disparaître une forme de violence, et peut pourtant envoyer un signal clair à la justice, à la société, aux auteurs de violence et à leurs victimes.
Trop souvent, les violences psychiques, verbales et sexuelles, difficiles à prouver, «sans sang et sans bleus», sont minimisées et les victimes n’ont ni mots pour décrire ce qui leur arrive ni conscience de la violence subie. En Allemagne, le fait d’interdire explicitement, en 2000, le châtiment corporel d’enfants a contribué à réduire la violence envers les enfants dans leurs familles, à amener une prise de conscience et un changement de mentalité dans la société. La loi est toujours plus lente que la violence.
S’opposant à l’interdiction explicite du stealthing, M. Poggia dit qu’il faut «éviter la création systématique de dispositions pénales lorsque apparaissent de nouveaux comportements déviants». Je crains que ce comportement ne soit pas nouveau et qu’il existe depuis l’existence du préservatif. Sont nouveaux, en revanche, le mot stealthing pour le décrire et la définition qu’en donne M. Poggia: «Si le consentement du partenaire est subordonné à l’utilisation du préservatif et que ce dernier l’enlève, c’est un viol, et ça doit être puni.»
Malheureusement, en 2024 encore, de nombreuses victimes ignorent qu’elles ont été ou sont violées.