Benoît Rey, cons. juridique, La Tour-de-Trême
3 janvier 2025 à 00:00
En Suisse, la démocratie, directe ou représentative, élit depuis la nuit des Landsgemeinde, invariablement, son roi Majorité. Certains diraient son tyran… La démocratie est ainsi faite: on lit, on écoute, on s’écharpe pour finalement donner son avis ou se taire. Les perdants maugréent, les gagnants restent en silence, caqueux de leur victoire; seuls les abstentionnistes boivent le verre de la victoire, éternels spectateurs triomphants, sur les terrasses des bistrots, en écoutant de la musique relaxante ou en papotant, solitaires, avec leurs copains ou copines.
Parfois, un fil sépare les combattants, et les sujets reviennent invariablement sur le tapis au gré de l’évolution de la société. Normal puisque, grâce à toutes les informations orales ou écrites reçues, notre cerveau, abreuvé de réel et de souvenirs, agit en binaire, comme un ordi. Le bien ou le mal; le mieux ou le statu quo; notre intérêt ou notre altruisme; notre porte-monnaie ou notre générosité; sans oublier notre désir de révolte ou notre éternelle quiétude.
Ces réflexes humains ont parfois de la peine à s’exprimer franchement en assemblées politiques au point où, comme on le remarque de plus en plus, le bulletin secret est exigé. Un signe des temps? Ainsi vont votations et élections sous le brouillard suisse. Pensez: 12 votations en 2024 et probablement autant dans la nouvelle année. Alors, cool, délibérons et décidons dans le calme et la sérénité… un verre de champagne suisse à la main!
Allez, excellente année à Sa Majesté Majorité 1er et à ses sujets minorisés… pour l’instant.