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Courrier des lecteurs

La débâcle de Credit Suisse pour les nuls


Pierre Wyssa, La Tour-de-Trême

Pierre Wyssa, La Tour-de-Trême

3 janvier 2025 à 00:00

Temps de lecture : 2 min

Les bons contes (si, si) font les bons amis. En voici un. C’est un beau vendredi après-midi. Sur un trottoir devant une banque. Des individus pas nets (dirigeants du feu Credit Suisse) s’apprêtent à y «emprunter» quelque argent de manière peu reluisante. Sur le même trottoir, un témoin (la FINMA) leur dit de n’en rien faire. Plusieurs fois.

Il finit par appeler la police (le Conseil fédéral). Lui: «Il y a un hold-up, venez vite!» Elle: «Ah… Vous êtes sûr?» Lui: «Oui, ils sont là, je les vois!» Elle: «Bon, est-ce qu’ils vous menacent?» Lui: «Non, mais ils entrent.» Elle: «D’accord. Eh bien merci d’avoir appelé. Nous passerons lundi.» La débâcle de Credit Suisse expliquée aux nuls (les citoyens suisses).

Des coupables? Les ex-dirigeants de CS qui ont joué et perdu. Mais rien d’illégal. Leur peine: traîner leurs lourdes valises pleines de billets. Des responsables? Une commission d’enquête a rendu son verdict. Edifiant et plutôt critique envers le Conseil fédéral et le parlement. Le monde politique, surtout à droite, s’émeut: c’est eux, moi j’ai rien fait (justement!). Il y a eu des couacs sérieux à tous les niveaux et donc des responsabilités clairement engagées. Mais rien de trop grave. On fera mieux la prochaine fois.

L’un des remèdes préconisés? Se parler au sein du Conseil fédéral… En tant que citoyens, nous voilà pleinement rassurés sur la direction des affaires. Moralité de cette histoire suisse: les (non) responsables dorment tranquillement sur leurs doux matelas, les petits actionnaires (dont je ne fais pas partie) sur celui qu’ils ont perdu.

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