Josée Cattin Kuster, cons. générale Les Verts, Fribourg
4 septembre 2024 à 11:11
Avec une campagne qui use d’un vocabulaire choc, d’arguments anxiogènes et de chiffres mensongers, ne serait-ce pas l’alliance qui combat l’initiative qui va trop loin? Prétendre que la Suisse en fait assez alors que la biodiversité de notre pays décline depuis des décennies et plus rapidement que chez nos voisins est choquant. Se satisfaire de la stratégie biodiversité suisse alors qu’une évaluation intermédiaire relève que la plupart des objectifs n’ont pas pu être atteints dans les délais est insuffisant.
Nous comptons sans trop y penser sur la biodiversité pour garder l’eau propre, nos sols fertiles, un climat agréable, pour filtrer l’air, écarter maladies et parasites, disposer de matières premières et remplir verres et assiettes. La moitié des médicaments est produite à partir de substances naturelles, et nombre d’entre nous apprécions l’apaisement et l’émerveillement que procurent des sorties dans des paysages intacts.
Quel prix sommes-nous prêts à payer pour maintenir notre qualité de vie, et celle des générations qui nous succéderont? La Suisse dépense 600 millions de francs par an pour protéger la biodiversité. Le Conseil fédéral estime que les coûts de l’initiative se monteraient à environ 400 millions supplémentaires, soit au total 30 centimes par jour et par habitant. Ce n’est pas cher payé, en regard des services rendus. C’est en tout cas beaucoup moins que ce qu’il faudra dépenser si nous n’agissons pas maintenant. N’oublions pas que nous humains avons besoin de biodiversité, bien plus qu’elle n’a besoin de nous.
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