Marie Levrat, députée, prés. PS de la Gruyère, vice-prés. Asloca Fribourg
6 novembre 2024 à 10:56
Dans un pays où six personnes sur dix sont locataires, le parlement adopte des révisions législatives en leur claire défaveur. Il restreint les possibilités de sous-location, utilisée par les étudiants ou les PME, et facilite les résiliations pour besoin propre. Ces modifications touchent tous les locataires, mais plus particulièrement les moins aisés, comme les personnes âgées, les familles de la classe moyenne et les jeunes. Elles ne facilitent pas seulement les résiliations, mais elles visent spécifiquement à affaiblir le droit du bail, qui met les intérêts des propriétaires et des bailleurs sur un pied d’égalité. Avec ces révisions du droit du bail, c’est un déséquilibre qui va être introduit, plaçant les intérêts des bailleurs avant ceux des locataires.
Mais ce n’est pas tout. Ces révisions du droit du bail s’inscrivent dans une attaque de plus grande envergure à l’encontre des locataires. Si elles sont acceptées, elles seront suivies par d’autres attaques, plus virulentes, qui viseront notamment un droit essentiel prévu par la Constitution en restreignant la possibilité pour les locataires de contester leur loyer initial.
Au lieu de prévoir des outils pour lutter contre les augmentations de loyer et la pénurie de logements, le parlement et les lobbys immobiliers préfèrent affaiblir la position des locataires, réduisant pas par pas les protections prévues par le droit du bail. Pour faire cesser cela, je dirai deux fois non le 24 novembre prochain. On ne touche pas au droit du bail!