Christophe Peisl, Fribourg
6 septembre 2024 à 11:31
La NZZ du 19 août publiait un article titré «Plus d’argent pour les abeilles, moins d’argent pour les humains». On y diabolisait l’initiative biodiversité, affirmant qu’il n’y aurait plus de moyens pour lutter contre des laves torrentielles ou autres catastrophes naturelles. Cet argent servirait à financer l’initiative, alors qu’on en ferait déjà bien assez pour la biodiversité. Les seuls bénéficiaires seraient les ONG, les ayatollahs de la nature, la gauche et une armée de bureaucrates! Ça m’a mis en rage.
Opposer biodiversité et lutte contre les dangers naturels est démagogique, jouer avec la peur des gens touchés par les récentes intempéries, mesquin. L’initiative sert à inscrire dans la Constitution l’obligation d’avoir un comportement conscient, éclairé et responsable dans la gestion de l’espace de vie. Cela implique un usage respectueux du sol, de l’eau, de la nature en général et de porter une attention particulière à tous les organismes vivants. C’est améliorer la résilience des milieux naturels face aux changements climatiques et catastrophes naturelles.
C’est dangereux de faire peur en invoquant des coûts, sortis de nulle part, en milliards. Il n’y aura pas «plus d’argent pour les abeilles», mais une meilleure utilisation des deniers publics, qui permettra à la fois d’améliorer la qualité et la sécurité de l’espace de vie et de limiter les frais liés aux catastrophes naturelles. Ce n’est pas une affaire de gros sous. Prendre soin de la biodiversité n’est pas un frein à la prospérité économique, mais une responsabilité citoyenne.
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