Logo

Courrier des lecteurs

Pacifier pour avancer, l’exemple du carrefour Richemond


Marie-Claire Rey-Baeriswyl, membre des Grands-parents pour le climat, cons. générale CG-PCS, Fribourg

Marie-Claire Rey-Baeriswyl, membre des Grands-parents pour le climat, cons. générale CG-PCS, Fribourg

14 février 2025 à 11:39

Temps de lecture : 2 min

Le carrefour Richemond à Fribourg? Chacune et chacun a eu une opinion ou une expérience d’usage (des plus vulnérables aux plus solides, à pied, à vélo, en véhicule à moteur). Pendant le chantier, ce fut d’innombrables critiques, agacements, messages peu affables.

Et maintenant? Le carrefour nous est rendu transformé, presque achevé. Mais déjà les expériences sont tout autres, que ce soit à la nuit tombée, aux heures de pointe, sous la pluie, en plein soleil. Regards attentifs, gestes élégants… on attend, on laisse passer; déplacements lents, précautionneux… on respecte les vis-à-vis; pour se faire bien comprendre… on «envisage» l’autre. La logique semble inversée, comme si l’on avait du temps, comme si l’on n’était pas les seules personnes à vouloir avancer, comme si l’important est la négociation plutôt que la vitesse à tout prix. Une situation «réhumanisée» où la bienveillance prend le pas sur les passages en force et l’impatience.

Quel étonnement! Un nouveau paradigme est en place, juste parce que les conditions structurelles ont changé. On prend le temps, on évalue en tenant compte de tous les paramètres (véhicules, distances, conditions météorologiques), on se sent responsable ensemble, on se surprend de bonne humeur parce que tout est fluide (oubliés, les feux contraignants, les interminables files polluantes).

Et si pour d’autres projets urbains, d’aménagement, on cherchait les mêmes logiques? Des conditions-cadres qui facilitent l’implication, la négociation, la prise de responsabilités pour des défis partagés.

Dans la même rubrique