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Courrier des lecteurs

On dirait des gamins frustrés


Yves Piller, Rueyres-Saint-Laurent

Yves Piller, Rueyres-Saint-Laurent

Aujourd’hui à 12:48

Temps de lecture : 2 min

Les réactions de MM. Pfister et Dettling face au refus du projet autoroutier suisse m’ont fait penser à ces gamins rageurs qui tapent du pied parce qu’ils ont perdu leurs billes… et qui n’ont qu’une seule préoccupation: punir leurs adversaires au lieu d’apprendre à mieux jouer! Ça pourrait sembler comique si ce n’étaient là les réactions de deux présidents de partis politiques suisses dont l’un ne jure, pourtant, que par la volonté du peuple (lire La Liberté du 26 novembre, «Tensions sur la route du parlement»). Cherchez la contradiction!

Ces réactions soulèvent bien des questions, car le même jour paraissait, dans ce journal, l’interview d’Olivier Mannoni intitulé «Le langage fasciste se banalise». Je vais trop vite en besogne en y voyant un lien funeste? Je crains que non: d’abord, on fustige la majorité démocratiquement obtenue dans les urnes. On suggère de punir les cantons qui ne votent pas «juste». Puis, on pratique peu à peu comme dans un passé pas si ancien de chemises brunes: on incite à la haine contre ceux qui n’ont pas obtempéré aux ukases proférés et on suggère d’envahir le Capitole… ou le Palais fédéral, tant qu’à faire!

Même si les copains de parti essaient de tempérer les propos de leur président, il est crucial de rappeler la conclusion d’Olivier Mannoni: «Il faut revacciner nos démocraties contre ce qui, à plusieurs reprises, a failli les tuer. Et menace aujourd’hui de les achever.» Je demande donc à ces deux présidents de parti un peu de réflexion. On n’est pas au pays de Trump, que diable!