Mattéo Ducrest, Villars-sur-Glâne
30 août 2024 à 11:29, mis à jour à 15:51
Le principal argument contre l’initiative sur la biodiversité est le suivant: «La Suisse en fait déjà assez.» Pour savoir si cet argument est convaincant, il faut commencer par se demander ce que signifie «en faire assez». Prenons pour cela un exemple sur lequel nous pourrons toutes et tous être d’accord. Imaginons qu’un étudiant consacre une heure par jour à ses révisions et que malgré cela il obtienne à chacune de ses évaluations une note insuffisante. Est-ce que cet étudiant en fait assez? La réponse est non.
En effet, «en faire assez» signifie fournir suffisamment d’efforts afin de réaliser l’objectif visé. Pour revenir à l’initiative biodiversité, il faut maintenant se demander quel est notre objectif en matière de biodiversité. L’objectif est le suivant: maintenir le nombre d’espèces animales et végétales qui vivent en Suisse. Est-ce que cet objectif est atteint? La Liberté du 14 août nous apprend ceci: «Un rapport de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) de 2023 estime que la moitié des milieux naturels et un tiers des espèces de notre territoire sont menacés.» J’en conclus que les objectifs ne sont pas atteints et que par conséquent nous n’en faisons pas assez.
On pourrait être tenté de dire qu’il n’est pas grave de ne pas atteindre cet objectif. Cette réponse me semble absurde. Tout d’abord, car cela menace les conditions de vie de l’être humain. Ensuite, car les espèces animales et végétales ont, elles aussi, le droit à l’existence. Voulons-nous vraiment d’une Suisse dans laquelle la nature serait décimée? Je voterai oui le 22 septembre.
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