Miguel Klopfenstein, Romont
Aujourd’hui à 11:39
Partout, l’extrême droite progresse et le phénomène semble avoir piqué un sprint. «Hier, nous étions les hérétiques. Aujourd’hui, nous sommes le courant majoritaire», se réjouissait Viktor Orban, membre du groupe parlementaire d’extrême droite «Patriotes pour l’Europe», le 8 février dernier. Force est de constater que les idées malodorantes de ce bord politique sont toujours plus banalisées, aidées par leur omniprésence sur les réseaux sociaux où un mensonge se répand plus vite qu’une vérité.
Ses électeurs prétendent ne pas écouter «les médias mainstream» et s’opposer aux «élites», avant d’aller gober goulûment la dernière fake news qu’ils liront sur X (ex-Twitter), le plus célèbre réseau social du monde (qui ne serait donc pas mainstream) possédé par l’homme le plus riche de la Terre (qui ne serait donc pas une «élite»). Les contradictions ne les embarrassent pas: Donald Trump, qui a ordonné aux sites gouvernementaux de faire disparaître toute mention au changement climatique, serait un «champion de la liberté d’expression».
Plus désolante encore est la tendance des partis de droite traditionnels à courber l’échine devant l’extrême droite. En Allemagne, le parti conservateur s’est récemment allié lors d’un vote avec le parti d’extrême droite AfD (Alternative pour l’Allemagne), brisant un interdit tacite en place depuis la Seconde Guerre mondiale. On aurait tort de croire les politiciens suisses au-dessus de ces bassesses: Ueli Maurer a récemment apporté dans une vidéo son soutien à Alice Weidel, candidate du parti AfD (encore lui). Un probable avant-goût de ce qui est à venir.