Clivia Waldvogel, Fribourg
18 novembre 2024 à 00:00, mis à jour le 19 novembre 2024 à 11:05
«Peut-être un burn-out.» «Ça doit être le stress.» Ces phrases sont tristement familières pour les personnes atteintes de Covid long. Cette maladie, qui persiste au-delà de l’infection initiale, voire se déclare des mois après, bouleverse la vie de millions de personnes, y compris des enfants, auparavant en bonne santé et dont l’existence s’est brutalement figée. Si certains symptômes disparaissent, pour la plupart, le Covid long devient chronique et dure des années.
Les articles scientifiques sur le sujet sont souvent déconnectés de la réalité, illustrant l’ignorance qui entoure encore cette nouvelle maladie. Pourtant, le nombre grandissant de personnes touchées devrait pousser la science à approfondir ses recherches et à mieux prendre en compte ces malades. Les symptômes les plus fréquents – fatigue extrême, troubles neurologiques et cognitifs multiples (troubles de la mémoire, du sommeil, d’élocution, de la vision, digestifs etc.), malaises, essoufflement – ne sont que la partie visible de l’iceberg.
La liste des maux associés au Covid long est si vaste qu’on pourrait en remplir des pages. Pour chaque malade, le moindre effort aggrave ces symptômes, restreignant son quotidien à des limites étouffantes. De plus, l’entourage, souvent impuissant et désemparé face à cette maladie invisible, peine à comprendre et à soutenir les malades, ce qui peut entraîner un isolement encore plus lourd. Le Covid long est une «triple peine»: obtenir un diagnostic relève du parcours du combattant, la reconnaissance médicale est rare et le soutien financier inexistant. Combien de temps faudra-t-il encore pour que toutes ces voix soient reconnues?