Sébastien Dorthe, député PLR, Villars-sur-Glâne
25 octobre 2024 à 14:44
Je ne pensais pas qu’un jour le simple fait d’évoquer la bénichon me laisserait un arrière-goût dans la bouche. Quand elle se mue en Vénichon, comme ce dimanche au Werkhof (lire la brève publiée dans La Liberté du 21 octobre), elle me reste pourtant sur l’estomac. Selon ses initiateurs, «cette offre végane permet d’inclure les personnes avec des intolérances ou des allergies». On se demande quand même si c’est du lard ou du cochon.
Sans être intolérant à toute évolution, je suis allergique à cette tendance indigeste qui vise à déformer des traditions séculaires fondées sur certaines valeurs. Comme l’idée que «tout est bon dans le cochon». Bien sûr, chacun a le droit de tenter de vouloir sauver la planète en cuisinant des bettes plutôt que des bêtes. Toutefois, vouloir célébrer la bénichon avec un ragoût de tofu – dont je ne renie pas les valeurs nutritives – accompagné de purée et de chou braisé, c’est dénaturer une fête et un menu qui ont du sens.
Si on s’oppose par éthique à l’agriculture classique et à l’élevage, pourquoi alors vouloir en reprendre les rites et les codes? Les politiques doivent impérativement s’emparer de cette question et décréter, entre autres, qu’un jambon, une saucisse ou même un steak sont des noms qui s’appliquent exclusivement à des produits carnés, et non pas à des substituts végétaux. Enfin, il faudrait également songer à empêcher qu’une fête campagnarde qui célèbre la fin des récoltes, mais aussi la descente des troupeaux de l’alpage, soit détournée de son sens premier où la viande a toute sa raison d’être. Tout comme la crème double d’ailleurs.