Ivan Nemitz, Estavayer-le-Lac
29 octobre 2024 à 15:14
En relisant la biographie d’Albert Camus, journaliste et écrivain, Prix Nobel de littérature en 1957, décédé accidentellement à 47 ans en 1960, j’ai redécouvert ses propos d’une grande actualité, si l’on considère la guerre en Ukraine et la prochaine élection présidentielle américaine.
Le 8 août 1945, deux jours après le largage de la première bombe atomique sur la ville d’Hiroshima, Camus, âgé de 32 ans, écrit dans son éditorial du journal Combat: «La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. (…) Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison.»
Cette injonction peine à se réaliser, alors que 120 conflits sont en cours dans 56 pays (La Liberté du 14.10). Les peuples sont-ils vraiment capables d’influencer leurs gouvernants, lorsqu’on les voit céder de plus en plus aux populistes et soumis à des dictatures? Sur la politique, Camus écrit: «La démocratie, c’est l’exercice social et politique de la modestie…» Avec le candidat républicain à la présidence des Etats-Unis, nous sommes bien loin de cet idéal. Dès lors, huitante ans plus tard, avons-nous toujours des raisons d’avoir peur? Poser la question, c’est déjà y répondre!
La philosophe Simone Weil écrivait en 1943: «Le public se défie des journaux, mais sa défiance ne le protège pas. Sachant qu’un journal contient des vérités et des mensonges, il répartit les nouvelles annoncées entre ces deux rubriques…» Le vrai et le ...
