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Jean-François Emmenegger, Marly
6 août 2024 à 00:00
Est-ce que les idées de la cérémonie d’ouverture des JO 2024 puisent dans le concept de renversement des valeurs de Friedrich Nietzsche (1875)? Le concepteur d’une scène de cette cérémonie d’ouverture, Thomas Jolly, remplaça les sublimes personnages du tableau original de La Cène de Leonardo da Vinci (1495). Il transforma ainsi complètement le message initial du grand maître de la Renaissance. Cette fantaisie (reproduite par La Liberté du 30 juillet, en dernière page) est un plagiat à mon sens, car le concepteur se sert du génie de la construction du chef-d’œuvre pour exprimer un tout autre contenu.
Nietzsche cherchait un principe de toute vie. Il a cru le trouver dans ce qu’il appela «la volonté de puissance», un élan fondamental de l’homme lui permettant de se libérer et de se dépasser. Alors, cette cérémonie d’ouverture, une pulsion nietzschéenne de la puissance de l’homme diffusée par les médias au monde entier?
Vu la signification de La Cène de Leonardo da Vinci, ce persiflage est de l’ordre du blasphème. L’épiscopat français réagit et déplore l’inclusion de «scènes de dérision et de moquerie du christianisme». L’évêque de Nîmes célébrera une «messe de réparation» en la cathédrale Notre-Dame et Saint-Castor. Les chrétiens sont profondément choqués, car on a touché au sacré, à la centralité du christianisme. Anne Deschamps, directrice de la communication de Paris 2024, s’excuse.
Et le ciel versa des seaux d’eau sur Paris pendant la cérémonie d’ouverture. Des milliers de spectateurs sont déçus et se plaignent, car ils n’ont rien vu, pauvres gens. Circulez, il n’y a rien à voir!
Le syndrome helvétique, très répandu chez les députés: s’occuper de trois fois rien, et de multiples façons, quelque vent administratif, suivant les saisons. Inutile de dresser la liste de ces enfantillages, en commençant par le respect ou non de la sa...
