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Courrier des lecteurs

La BNS se trompe-t-elle encore?


Jean-Paul Berrut, Villars-sur-Glâne

Jean-Paul Berrut, Villars-sur-Glâne

7 juin 2024 à 00:00

Temps de lecture : 2 min

Lors de son dernier discours à la tête de la Banque nationale suisse (BNS), son président «s’est félicité» de sa lutte contre le renchérissement (LL du 27.4), sans mentionner l’impact de sa politique d’augmentation de la valeur du franc sur l’économie. En fait, il y a tout lieu de penser que la BNS s’est fourvoyée, une fois de plus.

Elle a déjà souvent été mauvaise dans ce combat contre le renchérissement, en particulier au milieu des années 1990 lorsque, pour lutter contre l’augmentation des prix dont elle était en partie responsable, elle avait accentué la récession pour atteindre au plus vite son objectif de 0% d’inflation. Il est à craindre qu’elle en ait fait de même cette fois avec le maximum modifié de 2%: il n’y a qu’à voir la rapidité avec laquelle elle a cessé ses achats de francs et baissé à nouveau son taux d’intérêt.

Certes, avec l’immigration débridée, le pays ne risque guère une récession. Par ailleurs, selon beaucoup d’experts, l’économie d’exportation peut supporter l’appréciation du franc. On ne parle cependant pas assez des dommages causés à des pans entiers de l’économie indigène, en particulier à la fabrication de produits de consommation courante. La concurrence exacerbée consécutive à la venue d’Aldi et Lidl remplace lentement bien des produits suisses par leurs équivalents étrangers.

Des entreprises helvétiques de tradition (Suchard-Toblerone, Hero, Biella, Vetropack, etc.) et des succursales d’entreprises étrangères comme Schwarzkopf et Hakle, ferment leurs usines en Suisse. Guy Parmelin devrait confier à un collaborateur la tâche d’observer la situation de cette production indigène et publier régulièrement un rapport.


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