Jacques Droux, Estavayer-le-Lac
Aujourd’hui à 13:57, mis à jour à 14:16
Il y a un peu plus de cent ans, le 3 juin 1924, mourait Franz Kafka, écrivain tchèque de langue allemande. Ses énigmatiques romans et nouvelles nous mènent dans des situations absurdes qui ne finissent jamais et laissent peu de place à l’espoir. Ils nous montrent, de façon inquiétante, l’incompréhension entre les hommes. La vie et l’œuvre de ce fascinant écrivain nous invitent à porter notre regard sur le conflit ukrainien qui meurtrit aujourd’hui l’Europe et dont on ne voit pas la fin.
La génération de Kafka n’eut aucun moyen de se mettre à l’abri de la Grande Guerre qui engloutira l’Empire austro-hongrois, prospère, cultivé, soucieux de ses minorités et remarquablement administré, en emportant des millions d’hommes. Dans Le Monde d’hier, Stefan Zweig explique ce désastre: «Chaque Etat avait soudain le sentiment d’être fort et oubliait que l’autre ressentait exactement la même chose, chacun voulait encore plus et chacun quelque chose de l’autre.»
Le feu allumé en Ukraine et entretenu par l’orgueil et le jusqu’au-boutisme des belligérants (Otan comprise) reflète ce dangereux sentiment de toute-puissance. Du moment que la guerre épargne leur territoire, les Etats-Unis, affairistes hors pair, s’empressaient jusqu’à l’élection de Trump de fournir à Zelensky les armes propres à toucher le cœur de la Russie. Ils ont le soutien de la plupart des pays de l’Union européenne et de la perfide Albion portée à en découdre avec la Russie. Voué aux gémonies, le Kremlin menace de déclencher le feu nucléaire. Les dirigeants de ces Etats, entêtés et capables de tout, finiront-ils par embraser le monde?